Résumé de la décision
M. B... E..., ressortissant tunisien, a contesté un jugement du tribunal administratif de Toulon qui rejetait sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral lui refusant un titre de séjour et l'obligeant à quitter le territoire français. La cour administrative a confirmé le jugement du tribunal, considérant que M. E... ne pouvait pas revendiquer une résidence continue en France, ayant déjà été expulsé en 2018. Sa demande a été rejetée, car elle ne respectait pas les conditions prévues par le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, et parce qu'il ne justifiait pas d'attaches familiales suffisamment fortes en France pour contester ce refus.Arguments pertinents
1. Durée de séjour : La cour a souligné que M. E... ne pouvait pas revendiquer une résidence continue de plus de dix ans sur le territoire français, car il était revenu après une mesure d'éloignement. Ainsi, le préfet n'était pas tenu de saisir la commission du titre de séjour.- Citation : "M. E..., qui est revenu sur le territoire français après avoir fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français exécutée le 22 avril 2018, ne peut se prévaloir d'une résidence continue en France."
2. Application des dispositions légales : Il a été décidé que le refus d'admission au séjour ne contrevenait pas à l'article L. 313-14, car M. E... n'était pas en mesure de justifier une intégration sociale significative.
- Citation : "M. E..., ressortissant tunisien, ne peut utilement invoquer les dispositions de l'article L. 313-14... Il appartient toutefois au préfet d'apprécier... l'opportunité d'une mesure de régularisation."
3. Vie privée et familiale : Le refus de titre de séjour n'a pas été jugé comme une atteinte excessive au droit à mener une vie privée et familiale normale, puisque M. E... n'a pas de charge de famille ou d'attaches significatives en France.
- Citation : "M. E... ne conteste pas conserver des attaches familiales dans son pays d'origine, où réside encore sa mère."
Interprétations et citations légales
La cour a appliqué plusieurs dispositions du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile afin de justifier son analyse :1. Article L. 313-14 : Cet article traite des conditions d'admission au séjour, spécifiant que la présence habituelle en France est cruciale. La cour a interprété que l'ancienneté de M. E... en France n'était pas suffisante pour justifier son séjour, compte tenu de son éloignement précédent.
2. Article L. 313-11 : Les dispositions de cet article concernent le droit à la vie privée et familiale. La cour a noté que les facteurs personnels de M. E... ne justifiaient pas une régularisation, car ses attaches familiales restaient principalement dans son pays d'origine.
3. Accord franco-tunisien : L’accord du 17 mars 1988 a été cité pour renforcer l’argument que des considérations spécifiques s’appliquent aux ressortissants tunisiens qui demandent un titre de séjour, ajoutant ainsi une couche de complexité à l’application du droit commun en matière d’immigration.
En conclusion, la cour a conclu que le préfet avait agi dans le cadre de ses pouvoirs discrétionnaires et dans le respect des normes légales, rejetant ainsi la requête de M. E... et confirmant le jugement en première instance.