Résumé de la décision
Par un jugement n° 1200923 du 28 mars 2014, le tribunal administratif de Bastia a rejeté la demande de M. et Mme B... visant à obtenir la décharge d'une imposition sur le revenu pour l'année 2010. Les requérants souhaitaient faire admettre une perte de 335 000 euros, liée à un engagement de caution de M. B... envers la SCI Solena, condamnée à rembourser une somme de 460 000 euros. La Cour administrative d'appel a confirmé ce jugement, estimant que les requérants n'apportaient pas la preuve de leur bonne foi ou de l'existence de cette créance.
Arguments pertinents
1. Charge de la preuve : Les requérants ont soutenu que le tribunal avait faussement fait reposer sur eux la charge de la preuve, en ne tenant pas compte de la perte liée à l'engagement de caution. Cependant, la décision a établi que M. et Mme B... n'ont pas fourni de justificatifs montrant l'existence de cette caution ou que le paiement avait été réclamé à M. B...
Citation pertinente : "M. et Mme B... ne produisent aucun justificatif de l'existence de cette caution ni de ce que le paiement de la somme en cause aurait été réclamé à M. B...".
2. Imputation d’un déficit financier : M. et Mme B... ont tenté d'imputer un déficit foncier de la SCI Solena sur leur revenu global de l'année 2010, ce qui a été considéré comme non fondé par la Cour.
Citation pertinente : "M. et Mme B... ne sont pas en droit d'imputer sur leur revenu global de l'année 2010 un déficit foncier né en 2002 des résultats de la SCI Solena."
3. Garantie des articles L. 80 A et L. 80 B : La Cour a relevé que, selon les articles L. 80 A et L. 80 B du Livre des procédures fiscales, les requérants ne pouvaient pas invoquer la doctrine administrative pour contester un rehaussement d'imposition, puisque l'administration n'avait pas procédé à un rehaussement.
Citation pertinente : "L'administration n'a, en l'espèce, procédé à aucun rehaussement d'impositions antérieures."
Interprétations et citations légales
1. Article L. 80 A du Livre des procédures fiscales : Cet article stipule qu'aucun rehaussement d'impositions antérieures ne peut être effectué sur la base d'un différend d'interprétation du texte fiscal, tant que l'interprétation initiale a été formellement admise par l'administration.
Citation : "Il ne sera procédé à aucun rehaussement d'impositions antérieures si la cause du rehaussement poursuivi par l'administration est un différend sur l'interprétation par le redevable de bonne foi du texte fiscal..." (Livre des procédures fiscales - Article L. 80 A).
2. Article L. 80 B du Livre des procédures fiscales : Cette disposition assure également une garantie au contribuable si l'administration a formellement pris position sur l’interprétation d’un fait au regard d’un texte fiscal.
Citation : "La garantie prévue au premier alinéa de l'article L. 80 A est applicable : 1° Lorsque l'administration a formellement pris position sur l'appréciation d'une situation de fait au regard d'un texte fiscal..." (Livre des procédures fiscales - Article L. 80 B).
Par cette décision, la Cour a clairement indiqué que la charge de la preuve repose sur les requérants et que l'administration est tenue de respecter son interprétation préalablement admise, ce qui n’a pas été démontré dans ce cas.