Résumé de la décision
Dans l'affaire n° 14MA01354, la Cour administrative d'appel de Marseille a réformé un jugement antérieur et annulé les décisions du préfet de l'Hérault obligeant Mme D... à quitter le territoire français. La Cour a enjoint au préfet de lui délivrer une autorisation provisoire de séjour et de réexaminer sa demande de titre de séjour dans un délai de deux mois. Mme D... a par la suite engagé une procédure d'exécution, affirmant que le préfet ne s'était pas prononcé sur son admission au séjour. Par une ordonnance du 15 décembre 2016, la Cour a statué en faveur de Mme D..., enjoignant le préfet de réexaminer sa demande de titre de séjour dans un mois et a fixé une astreinte de 100 euros par jour en cas de retard. De plus, l'État a été condamné à verser 1 500 euros à l'avocat de Mme D... en application de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Inexécution des décisions : La décision souligne que le préfet n'a pas respecté l'injonction de la Cour de réexaminer la situation de Mme D..., ce qui constitue un manquement à une obligation légale. La Cour insiste sur le fait que l'injonction requiert un réexamen tenant compte des circonstances en date de l'arrêt : "l'article 2 du dispositif de cet arrêt a enjoint au préfet de l'Hérault de munir l'intéressée d'une autorisation provisoire de séjour et de procéder à un nouvel examen de sa demande de titre de séjour".
2. Mesures imposées : La Cour a explicitement remis en avant la nécessité pour le préfet de procéder à un nouvel examen de la situation, car l'annulation des précédentes décisions implique une prise en compte actualisée des éléments de droit et de fait au moment de la nouvelle décision.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 911-4 du Code de justice administrative : Cet article précise que "la partie intéressée peut demander au tribunal administratif ou à la cour administrative d'appel qui a rendu la décision d'en assurer l'exécution". Il est fondamental pour justifier la procédure d'exécution, permettant à Mme D... d'introduire sa demande auprès de la juridiction d'appel. La reconnaissance de cette procédure est essentielle pour garantir le respect des normes édictées par les autorités administratives.
2. Applicabilité de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991 : Cet article permet à l'avocat de demander une indemnité lorsque son client bénéficie de l'aide juridictionnelle. La Cour a reconnu cela et a stipulé : "il y a lieu de mettre à la charge de l'Etat la somme de 1 500 euros... sous réserve que Me B... renonce à percevoir la somme correspondant à la part contributive de l'Etat". Cela illustre l'engagement de l'État à respecter ses obligations envers les avocats intervenant dans le cadre de l'aide juridictionnelle.
Cette décision démontre la volonté de la Cour de veiller à la protection des droits des requérants, en assurant l'exécution des décisions et en garantissant le respect des procédures définies par la loi.