Résumé de la décision
M. D..., copropriétaire d'un immeuble, a contesté une ordonnance du tribunal administratif de Marseille qui a rejeté sa demande d'annulation d'un titre de perception émis par l'État pour des travaux exécutés d'office dans le cadre d'un arrêté de péril. Le tribunal a jugé que la demande de M. D... était tardive car il n'avait pas suivi la procédure requise, à savoir l'envoi préalable d'une réclamation au comptable chargé du recouvrement. En appel, la Cour a confirmé la décision du tribunal administratif, considérant que M. D... n'avait pas prouvé avoir déposé une réclamation dans le délai imparti.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande : La Cour a affirmé que M. D... n’avait pas établi qu'il avait effectué la réclamation nécessaire auprès du comptable dans les deux mois suivant la notification du titre, comme l'exige l'article 118 du décret n° 2012-1246.
> "Le président de la 7ème chambre du tribunal administratif de Marseille a rejeté la demande de M. D..., tendant à l'annulation du titre de perception ... au motif qu'il n'établissait pas avoir adressé au comptable chargé du recouvrement… la réclamation prévue par l'article 118 du décret du 7 novembre 2012."
2. Absence de preuve : M. D... a fourni un courriel sans objet identifiable et sans demande précise, ce qui a été jugé insuffisant.
> "Il se borne à communiquer à la Cour un courriel daté du 7 mars 2017, ne portant aucun objet identifiable, dépourvu de toute précision quant à l'acte attaqué..."
3. Frais du litige : L'État n’étant pas considéré comme la partie perdante, la demande de M. D... pour le remboursement des frais de justice a été rejetée.
> "L'Etat n'ayant pas la qualité de partie perdante au litige, les conclusions fondées sur les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ne peuvent qu'être rejetées."
Interprétations et citations légales
1. Nécessité de la réclamation préalable : L’article 118 du décret n° 2012-1246 impose une exigence stricte pour les redevables, stipulant que toute opposition à un titre de perception doit être faite par une réclamation dans les deux mois suivant la notification du titre.
> "Avant de saisir la juridiction compétente, le redevable doit adresser une réclamation appuyée de toutes justifications utiles... La réclamation doit être déposée... dans les deux mois qui suivent la notification de ce titre..."
2. Exploration des délais et formalités : L'article 119 établit que le débiteur a deux mois pour saisir la juridiction compétente à compter de la notification d’une décision sur la réclamation ou de l’expiration des délais prévus par l’article 118. Cela confère une portée temporelle stricte aux droits des débiteurs et définit les obligations procédurales préalables.
> "Le débiteur peut saisir la juridiction compétente dans un délai de deux mois à compter de la date de notification de la décision prise sur sa réclamation..."
Ces articles montrent l'importance d'observer strictement les modalités procédurales, qui ont été interprétées par la Cour pour justifier la confirmation du rejet de la demande de M. D.... La décision ancre ainsi les principes de régularité procédurale et de délai dans le droit administratif français.