Résumé de la décision
Les époux E... et F... ont introduit une requête devant la cour suite à un jugement du tribunal administratif de Bastia qui avait rejeté leur demande d'annulation d'une décision tacite d'opposition à des travaux. Ils contestaient la légalité de cette décision, arguant qu'elle était fondée sur une demande de pièces complémentaires irrégulière et que le tribunal avait failli en déclarant leur demande irrecevable. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que les requérants n'avaient pas respecté les délais de recours, que leur demande était irrecevable et qu'aucune somme ne pouvait être mise à la charge de l'État pour les frais engagés.
Arguments pertinents
La cour a rejeté la requête des époux E... et F..., en s'appuyant sur plusieurs points juridiques :
1. Irrecevabilité de la demande : La cour a confirmé que le tribunal administratif a correctement classé la demande des requérants comme irrecevable, car elle était tardive. Selon la cour, "les conclusions dirigées contre cette décision ont été rejetées comme tardives dès lors que la requête avait été enregistrée le 10 avril 2017 au greffe du tribunal, soit au-delà du délai de recours de deux mois".
2. Portée implicite de la décision de demande de pièces : La cour a également rappelé que "la circonstance que la demande de pièces complémentaires ait eu une portée implicite ne rend pas inopposable les délais de recours à son encontre". Cela souligne l'importance des délais de recours précis dans le contentieux administratif.
3. Pas de constatation de l’existence d’un acte : La cour a rappelé que le rôle du juge administratif est de juger de la légalité des actes et non de se contenter de constater leur existence. Il a précisé que "le juge ne peut être saisi de conclusions tendant au seul constat de l'existence d'un acte".
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs dispositions légales sont mentionnées et interprétées.
1. Code de l'urbanisme - Article R. 423-39 : Cet article stipule que, dans le cas où un requérant ne répond pas aux demandes de pièces complémentaires dans le délai imparti, une décision tacite d'opposition à l'urbanisme s'applique. Cela a été essentiel pour établir que la décision du préfet était légale.
2. Code de justice administrative - Article R. 421-2 : Les délais de recours contre les décisions administratives sont clairement établis dans cet article. La cour a souligné que le délai de recours pour contester l’opposition était de deux mois, et non celui de trois mois octroyé pour la fourniture de pièces complémentaires.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article traite des frais de justice et de la possibilité d'allouer des indemnités. La cour a constaté que, étant donné que l'État n'était pas la partie perdante, il n'y avait pas lieu d'accorder les 2 500 euros demandés pour les frais exposés.
Ces interprétations illustrent la rigueur du contrôle judiciaire exercé par la cour et l'importance des délais énoncés dans le cadre des recours administratifs. Les requérants ont également été rappelés à l’ordre concernant la nécessité de respecter strictement les procédures légales en matière de contentieux administratif.