Résumé de la décision
L'association "Les amis de la maison de Jean Moulin" a formé un recours pour excès de pouvoir contre une délibération du conseil municipal de Béziers datée du 15 décembre 2015, visant à réhabiliter la maison natale de Jean Moulin. La demande a été rejetée par le tribunal administratif de Montpellier le 21 septembre 2017. En appel, l'association a finalement décidé de se désister de sa requête le 28 octobre 2019. La cour a pris acte de ce désistement et a rejeté les conclusions des parties relatifs aux frais du litige.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de l'association comprenaient :
1. Intérêt pour agir : L'association soutenait avoir un intérêt légitime à contester la délibération, affirmant qu'elle n'avait pas été créée exclusivement pour ce litige.
2. Non-conformité juridique : Elle a fait valoir que la délibération violait les dispositions de l'article L. 2121-13 du code général des collectivités territoriales et présentait une motivation insuffisante.
3. Effets du contrat : L'association contestait la nature de la transaction comme un marché public, indiquant qu'il y avait eu détournement de procédure et erreur de fait.
Finalement, par le biais d'un moyen relevé d'office, la cour a envisagé que le contrat en question était de nature administrative, ce qui rendait le recours irrecevable selon la jurisprudence de l'arrêt Tarn-et-Garonne (Conseil d'État, 4 avril 2014).
Interprétations et citations légales
1. Intérêt pour agir : La cour a dû examiner l'article L. 2121-13 du code général des collectivités territoriales, qui stipule que les actes des collectivités territoriales doivent être motivés. L'association a soutenu que la délibération manquait de motivation suffisante. Toutefois, la cour a considéré que ces critiques ne suffisaient pas à justifier la recevabilité de la requête.
2. Jurisprudence Tarn-et-Garonne : La cour s'est référée à l'arrêt Tarn-et-Garonne, rendant inéligible le recours pour excès de pouvoir contre des actes concernant des contrats administratifs. Elle a précisé qu'en vertu de cette jurisprudence, "le recours pour excès de pouvoir dirigé contre la délibération du 15 décembre 2015 est irrecevable".
3. Frais de justice : Concernant les conclusions relatives à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la cour a décidé qu'il n'y avait pas lieu à compensation des frais, en raison de la nature des circonstances enlacées dans l'affaire.
Citation légale pertinente :
- Code général des collectivités territoriales - Article L. 2121-13 : "Les actes des collectivités territoriales doivent être motivés."
Cette décision met en lumière les conditions et les limites d'action des associations devant les juridictions administratives, tout en insistant sur l'importance du cadre juridique entourant les contrats publics.