Résumé de la décision
L'EURL Le Fournil de l'Horloge a formé un appel contre l'ordonnance du président de la 7ème chambre du tribunal administratif de Marseille, qui avait constaté son désistement d'office dans une procédure engagée. La Cour administrative d'appel de Marseille a annulé cette ordonnance, déterminant que l'EURL avait, en réalité, maintenu sa requête en constituant un avocat dans le délai fixé par le tribunal, bien que cela ait été fait dix jours après l'expiration du délai initial. Par conséquent, l'affaire a été renvoyée devant le tribunal administratif pour être réexaminée.Arguments pertinents
1. Délai et désistement : L’ordonnance du tribunal a été contestée car elle a donné acte du désistement d’office de l'EURL Le Fournil de l'Horloge, alors que cette dernière avait, postérieurement à l'expiration du délai mais avant qu'une décision n'ait été prise, constitué un avocat pour confirmer sa volonté de maintenir sa requête. La décision stipule : « ...s'il peut être régulièrement pris acte du désistement d'office du requérant dès l'expiration de ce délai, la présentation d'un mémoire confirmant le maintien de la requête...fait obstacle à ce qu'il soit pris acte d'un désistement d'office. »2. Erreur administrative : La requérante a également soutenu que des informations erronées fournies par le greffe du tribunal avaient constitué un cas de force majeure, l'empêchant d'agir correctement dans le cadre de la procédure. La Cour a considéré que cela n’était pas déterminant dans la mesure où la présomption de désistement a été levée par la constitution d'un avocat.
Interprétations et citations légales
L'interprétation des dispositions régissant le désistement d’office a été déterminante dans cette décision. Selon le Code de justice administrative - Article R. 612-5-1, la procédure qui suit une demande de confirmation de maintien de la requête est claire : « Lorsque l'état du dossier permet de s'interroger sur l'intérêt que la requête conserve pour son auteur, le président de la formation de jugement (...) peut inviter le requérant à confirmer expressément le maintien de ses conclusions. »1. Confirmation après délai : La Cour a pointé que même si la constitution d'un avocat est intervenue après le délai initial imparti, cela n'induisait pas un désistement irrévocable : « ... la présentation d'un mémoire confirmant le maintien de la requête... fait obstacle à ce qu'il soit pris acte d'un désistement d'office. »
2. Placement de la charge de preuve : L’ordonnance attaquée a été annulée car elle ne tenait pas compte de la capacité de l’EURL à exprimer son intention de maintenir sa requête, malgré le retard dans la réponse : « ...le désistement d'office de la requérante ne pouvait plus être constaté, en application de l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative. »
Cette décision réaffirme l'importance d'une interprétation rigoureuse des délais et des formalités dans les procédures administratives, tout en protégeant le droit des justiciables à maintenir leur action en justice tant que leur intention est clairement exprimée.