Résumé de la décision
Dans cette affaire, l'EURL Le Fournil de l'Horloge a contesté une ordonnance du président de la 7ème chambre du tribunal administratif de Marseille qui avait pris acte de son désistement d'office, lequel était fondé sur l'absence de confirmation d'un maintien de ses conclusions. La Cour administrative d'appel a annulé cette ordonnance en estimant que le désistement d'office n'aurait pas dû être constaté, car la requérante avait, après l'expiration du délai, confirmé sa volonté de poursuivre la demande avant qu'une ordonnance ne soit prise. La Cour a renvoyé l'affaire devant le tribunal administratif de Marseille pour qu'il statue de nouveau sur la demande de l'EURL Le Fournil de l'Horloge.
Arguments pertinents
1. Droit de confirmation : La Cour a souligné que, selon l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative, le délai imparti pour confirmer le maintien des conclusions n'est pas prescrit à peine d'impossibilité de le faire après son expiration. Cela signifie que même après le terme d'un mois donné pour confirmer, la requête pouvait être considérée valide si des actions étaient entreprises avant qu'une ordonnance de désistement ne soit établie.
> "Le désistement d'office du requérant ne pouvait plus être constaté, en application de l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative."
2. Date de la confirmation : L'EURL Le Fournil de l'Horloge a agi le 19 avril 2017, soit dix jours après l'expiration du délai imparti, en s'adressant à des avocats qui ont confirmé par écrit leur souhait de poursuivre l'instance.
> "Un avocat s'est constitué pour l'EURL Le Fournil de l'Horloge et ce dernier a adressé au greffe du tribunal un courrier indiquant clairement sa volonté de voir l'instance se poursuivre."
Interprétations et citations légales
L'analyse juridique de cette affaire repose principalement sur l’interprétation de l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative. Cet article stipule que lorsque l'état du dossier soulève des questions d'intérêt pour le requérant, le président peut demander à ce dernier de confirmer le maintien des conclusions dans un délai d'au moins un mois. Toutefois, cette demande ne rend pas la confirmation impossible au-delà de ce délai, tant qu'une ordonnance n'a pas encore été rendue.
- Code de justice administrative - Article R. 612-5-1 : Cet article spécifie que "le président de la formation de jugement [...] peut inviter le requérant à confirmer expressément le maintien de ses conclusions. [...] À défaut de réception de cette confirmation à l'expiration du délai fixé, [...] il sera réputé s'être désisté."
Cette décision engendre potentiellement des conséquences sur le droit de la requête, car elle reconnaît les droits du requérant à réaffirmer son intérêt à poursuivre sa demande, même après un délai nominal. Elle insiste également sur l'importance de la bonne communication du greffe dans la procédure administrative, en notant que des erreurs peuvent engendrer des effets juridiques significatifs.
En conclusion, la cour a annulé l'ordonnance contestée, soulignant l'importance de la procédure et des droits de défense dans le cadre de la justice administrative.