Résumé de la décision :
La Commission nationale d'aménagement commercial a été saisie d'une requête par la SARL l'Avenir en Europe-Lotissement, la SCI RG investissements et la SCI les Roses, contestant une décision d'autorisation d'un projet commercial accordée à la SCI du Mas Rous et à la SAS Alinéa. La décision contestée, prise le 23 janvier 2013, concernait la création d’un ensemble commercial à Perpignan. Les requérantes soutenaient que l'autorisation avait été obtenue par fraude et manquaient d'intérêt à agir, ce qui a conduit la cour à rejeter leur demande au motif qu'elles ne pouvaient justifier d'un intérêt suffisant et que les autres arguments n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents :
1. Sur l'intérêt à agir : La cour a affirmé que "la seule qualité de bailleur ne peut donner intérêt à agir à une société civile immobilière pour demander le retrait d'une décision d'autorisation commerciale". Les requérantes, propriétaires de terrains avoisinants, ne démontraient pas comment l'autorisation contestée aurait affecté leur activité de bailleur.
2. Sur la nature de la concurrence : Concernant la SCI RG investissements, la cour a précisé que "la société Alinéa n'est donc pas susceptible de porter concurrence à la société Décathlon". Cette distinction entre les types de commerces a renforcé l'argument selon lequel il n'y avait pas de concurrence directe aboutissant à un préjudice concret pour les requérantes.
3. Conclusion sur la demande : Au final, la demande des sociétés a été rejetée et la demande de remboursement des frais de justice au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative rejetée également, car les requérantes ne fournissaient pas suffisamment de fondement à leur appel.
Interprétations et citations légales :
1. Code du commerce - Article L. 752-17 : Cet article stipule le droit de recours contre la décision de la commission départementale d’aménagement commercial, précisant que "la commission nationale se prononce dans un délai de quatre mois à compter de sa saisine", établissant ainsi le cadre législatif pour les recours. La cour a scruté ce cadre pour examiner la légitimité des requérantes.
2. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Il permet à une partie d'obtenir le remboursement de ses frais de justice si celle-ci a gagné le litige. La cour a fait valoir que "la demande tendant à l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative ne peut également qu'être rejetée", car les requérantes n'avaient pas obtenu gain de cause.
3. Sur l'intérêt juridique : La notion d'intérêt à agir est essentielle en droit administratif. La cour a statué que "il ne ressort pas des pièces du dossier que leur activité de bailleur serait affectée par l'autorisation qu'elles contestent", ce qui souligne le besoin d'un lien direct entre la décision contestée et l'impact subi par le requérant pour que ce dernier puisse avoir un intérêt à agir.
En somme, cette décision illustre la rigueur des critères d'acceptation des recours en matière d'aménagement commercial et l'importance de prouver un lien substantiel entre un acte administratif et l’intérêt à agir d’un requérant.