Résumé de la décision
M. A... B..., ressortissant algérien, a contesté un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône en date du 28 septembre 2015, qui rejetait sa demande de titre de séjour et lui imposait une obligation de quitter le territoire français dans un délai de trente jours. Suite à un jugement du tribunal administratif de Marseille, qui a rejeté sa demande le 17 décembre 2015, M. B... a interjeté appel. La Cour a confirmé la décision du tribunal, rejetant la requête de M. B... tant pour le refus de titre de séjour que pour l’absence de fondement à ses demandes de délai et d'indemnisation.
Arguments pertinents
1. Conditions de séjour en France : M. B... a soutenu qu’il remplissait les conditions pour obtenir une carte de séjour selon l'article 6-1 de l'accord franco-algérien, en prouvant sa présence continue en France depuis plus de dix ans. Cependant, la Cour a jugé que les éléments présentés "ne peuvent démontrer en revanche le caractère habituel de sa résidence en France depuis 2004" et a rejeté son moyen sur cette base.
2. Protection de la vie privée et familiale : M. B... a également fait valoir une violation des articles 6-5 de l'accord franco-algérien et 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) en invoquant la nationalité française des membres de sa famille. La Cour a estimé que ces arguments ne justifiaient pas un maintien sur le territoire français et que le préfet avait agi dans le cadre de ses prérogatives.
3. Délai de départ : La Cour a ajouté que M. B... n'a pas justifié l'octroi d’un délai de départ supérieur à trente jours, comme l’exigeait la législation.
Interprétations et citations légales
Accord franco-algérien : L'article 6 de l'accord du 27 décembre 1968, modifié, stipule que "Le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : ...1) au ressortissant algérien, qui justifie par tout moyen résider en France habituellement depuis plus de dix ans." Cette disposition est cruciale pour déterminer les droits des ressortissants algériens vivant en France.
- Article 6-1 : "un ressortissant algérien, qui justifie par tout moyen résider en France habituellement depuis plus de dix ans...". La Cour a noté que M. B... ne satisfait pas à cette condition, ce qui constitue un fondement légal pour le refus de son titre de séjour.
Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) : L'article 8 énonce le droit au respect de la vie privée et familiale, mais la Cour a jugé que ce droit ne prévalait pas sur les décisions administratives légitimes en matière d'immigration.
- Article 8 : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale...". La Cour a considéré que les exigences de la vie familiale étaient prises en compte, mais ne justifiaient pas un maintien sur le territoire en l'absence de conditions légales remplies.
Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que les frais exposés et non compris dans les dépens ne peuvent être remboursés au titulaire d'une requête si l'État n'est pas la partie perdante. La Cour a donc rejeté les demandes d'indemnisation de M. B..., considérant que l'État n'était pas en tort dans cette affaire.
En conclusion, la Cour a confirmé le jugement du tribunal administratif sur la base d’une analyse rigoureuse des faits et des dispositions légales pertinentes, aboutissant à un rejet de la requête de M. B... pour les diverses raisons évoquées.