Résumé de la décision
M. A..., de nationalité algérienne, conteste un jugement du tribunal administratif de Bastia ayant rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 8 octobre 2014. Cet arrêté lui refusait un titre de séjour, lui imposait une obligation de quitter le territoire français, avec l'Algérie comme pays de destination. M. A... soutenait être entré en France avec un visa en 2003 et affirmait n'avoir plus de liens avec sa famille en Algérie. La Cour a confirmé le rejet du tribunal administratif, considérant que les éléments présentés par M. A... ne justifiaient pas une résidence habituelle suffisante, ni l'inexistence de liens avec son pays d'origine.
Arguments pertinents
1. Absence de preuves de résidence habituelle : La Cour a noté que M. A... n’avait pas produit de documents probants justifiant d'une résidence habituelle en France depuis son arrivée. Le tribunal a souligné que son séjour ne pouvait être attesté que pour des périodes limitées (de décembre 2005 à août 2007, de février 2008 à mars 2010, puis à partir de septembre 2014), indiquant qu’il n'avait été présent que de manière ponctuelle durant les autres périodes.
2. Liens familiaux en Algérie : La Cour a observé que, bien qu'il ait un frère en France, M. A... n'établissait pas qu'il était dépourvu d'attaches familiales en Algérie, pays qu'il a quitté après y avoir vécu jusqu'à l'âge de trente-trois ans.
3. Insertion socio-économique insuffisante : M. A... ne démontrait pas une insertion socio-économique en France, critère essentiel dans l'appréciation de la situation d'un étranger dans le cadre d'une demande de titre de séjour.
La Cour a conclu que, en l’absence de ces éléments, l’arrêté préfectoral ne souffrait pas d’erreur manifeste d’appréciation.
Interprétations et citations légales
La Cour a appliqué plusieurs textes de loi pertinents :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Les exigences de résidence habituelle et d'insertion socio-économique des étrangers sont fondamentales pour la délivrance de titres de séjour.
- Article R. 611-11-1 du code de justice administrative : Cet article régit la procédure de notification des délais d’instruction, respectés en l’espèce pour permettre aux parties de préparer leurs arguments respectifs.
- Article R. 613-2 du code de justice administrative : Ce texte prévoit la clôture de l'instruction des affaires, assurant un traitement équitable et transparent des requêtes.
La décision souligne que « M. A... n'est pas fondé à soutenir que l'arrêté litigieux serait entaché d'erreur manifeste d'appréciation de sa situation personnelle », affirmant ainsi que le préfet a exercé son pouvoir d'appréciation dans le cadre du droit applicable.
Cette analyse indique que les décisions relatives au séjour des étrangers doivent être prises en tenant compte de l'ensemble des éléments de leur situation personnelle, y compris leurs liens familiaux et leur intégration sur le territoire.