Résumé de la décision :
M. B... A..., un ressortissant tunisien, a contesté un jugement du tribunal administratif de Marseille ainsi qu'un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône refusant de lui délivrer un titre de séjour sur la base de motifs humanitaires. Dans sa décision, la Cour administrative d'appel de Marseille a rejeté la requête de M. A..., confirmant que son admission au séjour n'était pas justifiée par des considérations humanitaires ni par des motifs exceptionnels. La Cour a estimé qu'il n'avait pas démontré de manière suffisante l'ancienneté de sa vie familiale sur le territoire français.Arguments pertinents :
1. Absence de considérations humanitaires : M. A... a soutenu que sa vie en France depuis 2010, ses liens avec son ex-épouse, et la présence de leur enfant justifiaient une admission au séjour. Cependant, la Cour a constaté que les preuves fournies (documents bancaires, attestations, etc.) ne démontraient pas de manière convaincante son ancienneté sur le territoire français ni la continuité de ses liens familiaux.> « L'ensemble de ces circonstances ne peuvent être regardées comme des considérations humanitaires ou des motifs exceptionnels. »
2. Discrétion du préfet : La Cour a rappelé que le préfet dispose d’un pouvoir discrétionnaire pour apprécier l’opportunité de régulariser une situation, sans être tenu de répondre positivement à chaque demande d’admission au séjour.
> « Il appartient au préfet, dans l'exercice du pouvoir discrétionnaire dont il dispose sur ce point, d'apprécier… l'opportunité d'une mesure de régularisation. »
Interprétations et citations légales :
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-14 : Cet article stipule que la carte de séjour temporaire peut être délivrée à des étrangers pour des considérations humanitaires, sans que la condition prévue à l'article L. 311-7 soit opposable. Il précise également que l'autorité administrative doit soumettre à une commission les demandes d’admission exceptionnelle lorsque l’étranger justifie résider en France depuis plus de dix ans.> « La carte de séjour temporaire… peut être délivrée… à l'étranger… dont l'admission au séjour répond à des considérations humanitaires ou se justifie au regard des motifs exceptionnels. »
2. Fondement juridique et mécanismes d'appréciation : La Cour a considéré que bien que M. A... ait exprime un souhait pour un titre de séjour, la non-justification suffisante de sa situation personnelle ne permet pas de passer outre à la lacune des preuves. Cela illustre l'importance de la justification établie par le requérant pour appuyer ses demandes auprès des autorités.
> « …n'a pas commis d'erreur manifeste d'appréciation en refusant de l'admettre au séjour à ce titre… »
En résumé, la décision établit un cadre juridique rigoureux dans lequel les requérants doivent démontrer des éléments solides pour justifier une demande d'admission au séjour pour motifs humanitaires, même face à l'existence d'un pouvoir discrétionnaire de l'administration.