Résumé de la décision
Mme B... épouse A..., de nationalité algérienne, fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Marseille qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 23 juillet 2019. Cet arrêté refuse de lui délivrer un titre de séjour, lui ordonne de quitter le territoire français et fixe le pays de destination pour son éloignement. La Cour d'appel confirme la décision du tribunal, estimant que l'arrêté ne constitue pas une ingérence disproportionnée à son droit respect de la vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Droit au respect de la vie privée et familiale :
La cour souligne que, selon l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale". Toutefois, il peut y avoir des ingérences justifiées dans certaines conditions. La cour conclut que l'arrêté contesté ne constitue pas une atteinte disproportionnée au regard des motifs notifiés par l'administration.
2. Inadéquation de la situation personnelle :
Bien que Mme B... fasse valoir des liens familiaux en France, la cour note qu’elle "ne démontre pas une insertion particulière dans la société française" and que ses liens avec son pays d'origine (Algérie) demeurent forts, ce qui justifie le refus de titre de séjour.
3. Absence d'erreur manifeste d'appréciation :
La cour rejette l’argument selon lequel l’arrêté serait entaché d’erreur manifeste d’appréciation, confirmant que la décision du préfet est raisonnablement fondée sur la situation personnelle et familiale de Mme B....
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme :
Cet article stipule que toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale. La cour interprète cela comme un droit fondamental qui peut cependant être limité par des mesures légales qui visent la sécurité nationale, la sûreté publique, ou d'autres raisons notables. La cour déclare : "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire".
2. Article 6 de l'accord franco-algérien :
Cet article prévoit que le certificat de résidence d’un an au titre de "vie privée et familiale" peut être délivré de plein droit à un ressortissant algérien si le refus porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée. La cour souligne que Mme B... ne démontre pas que son départ de France porterait une telle atteinte, affirmant que "l'appelante n'est pas fondée à soutenir que l'arrêté contesté [...] aurait porté à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée".
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
Cet article prévoit la possibilité pour une partie de demander des frais d'instance. La demande de Mme B... pour le paiement d'une somme de 1 500 euros est rejetée, car la cour estime qu'il n'y a pas lieu de faire droit à cette demande, car le jugement précédent était justifié.
En conclusion, la décision met en avant l'importance de la proportionnalité et de l'existence d'attaches personnelles justifiant un séjour en France tout en confirmant le pouvoir discrétionnaire de l'administration en matière d'éloignement des étrangers.