Résumé de la décision
La commune de Saint-Paul-la-Coste a interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Nîmes du 19 mai 2015 qui avait annulé une délibération de son conseil municipal approuvant l'aliénation d'un ancien chemin communal. Le 6 décembre 2016, la Cour a rejeté la requête de la commune, confirmant que la délibération contestée était entachée d'illégalité, car le chemin en question appartenait au domaine public et ne pouvait donc être aliéné. En outre, la commune a été condamnée à verser 1 500 euros à M. F... pour ses frais de justice.
Arguments pertinents
1. Illégalité de la délibération : La Cour a soutenu que le chemin en question appartenait au domaine public routier communal, qui est inaliénable en vertu des prescriptions légales. Selon l'article L. 3111-1 du code général de la propriété des personnes publiques, "les biens des personnes publiques [...] qui relèvent du domaine public, sont inaliénables et imprescriptibles". Par conséquent, la délibération approuvant son déclassement était illégale.
2. Conséquence de la délibération sur le domaine public : La décision d'aliéner un bien du domaine public ne peut être validée tant que le déclassement n'est pas intervenu. La Cour a cité l'article L. 2141-1 du même code, qui stipule qu'un bien d'une personne publique "ne fait plus partie du domaine public à compter de l'intervention de l'acte administratif constatant son déclassement".
3. Absence de prise en compte d'un litige judiciaire : La Cour a également argué que la décision du tribunal de grande instance concernant la propriété de la parcelle en litige n'avait pas d'incidence sur la légalité de la délibération du conseil municipal, ce qui a conduit à le rejeter malgré la demande de M. F... en ce sens.
Interprétations et citations légales
Les articles de loi pertinents utilisés dans cette décision illustrent bien le cadre juridique applicable :
- Code général de la propriété des personnes publiques - Article L. 2141-1 : Cet article établit que les biens d'une personne publique ne cessent d'appartenir au domaine public qu'à travers un acte visant à le constater, ce qui souligne l'importance du déclassement formel avant toute aliénation.
- Code général de la propriété des personnes publiques - Article L. 3111-1 : La mention que "les biens des personnes publiques [...] qui relèvent du domaine public, sont inaliénables et imprescriptibles" signifie que ces biens ne peuvent être vendus ou cédés sans avoir préalablement été déclassés.
- Code de la voirie routière - Article L. 141-3 : Cet article confirme que "le classement et le déclassement des voies communales sont prononcés par le conseil municipal", renforçant la nécessité d'un processus formel et légal avant que toute décision d'aliénation soit prise.
En somme, la décision de la Cour de rejeter la requête de la commune repose sur une interprétation stricte des dispositions légales régissant la propriété publique et sur le principe que l'aliénation d'un bien du domaine public ne peut se faire sans un préalable déclassé légal et formel.