Résumé de la décision
Dans une affaire opposant Mme A... D... à l'assistance publique-hôpitaux de Marseille, Mme D... a demandé la condamnation de cette dernière à exécuter un jugement du tribunal administratif de Marseille rendu le 21 mars 2016, qui annulait une décision administrative concernant son reclassement. En cas d'inexécution, elle a sollicité une astreinte de 1 500 euros par jour. Le président de la cour a ouvert une procédure, et la cour a décidé d'imposer une astreinte de 200 euros par jour si l'assistance publique-hôpitaux n'exécute pas le jugement dans un délai déterminé.
Arguments pertinents
1. Obligation d'exécution des jugements : La cour a rappelé que, selon l'article L. 911-4 du Code de justice administrative, une partie peut demander l'exécution d'une décision. L'assistance publique-hôpitaux de Marseille devait donc exécuter le jugement annulant les décisions qui touchaient Mme D..., qui imposait le reclassement et le versement de rappels de traitements.
2. Non-exécution constatée : La cour a noté que, à la date du jugement, l'assistance publique-hôpitaux de Marseille n’avait pas pris les mesures nécessaires pour exécuter les décisions rendues. Ce constat a justifié la mise en place d’une astreinte pour motiver l’administration à se conformer aux exigences du jugement.
3. Délai de mise en conformité : La cour a fixé un délai de trente jours pour que l’assistance publique-hôpitaux de Marseille justifie de l'exécution du jugement, avec une astreinte quotidienne si ce délai était dépassé.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur l'interprétation des articles du Code de justice administrative qui régissent l'exécution des jugements.
- Code de justice administrative - Article L. 911-4 : Cet article stipule que "En cas d'inexécution d'un jugement ou d'un arrêt, la partie intéressée peut demander... d'en assurer l'exécution." Cet article définit la compétence des juridictions administratives pour ordonner l'exécution des jugements.
Les interprétations des textes impliquent que l’administration n'a pas seulement l’obligation de respecter les jugements des juridictions administratives, mais elle doit aussi en assurer l’exécution dans des délais raisonnables. L'arrêt souligne que l’échec à exécuter constitue un manquement aux obligations administratives tant envers la requérante qu’envers les principes de la justice administratives.
De plus, la cour s'appuie sur le fait que le jugement du 21 mars 2016 imposait expressément à l'assistance publique-hôpitaux de Marseille de procéder à la reconstitution de la carrière de Mme D... et de verser les rappels de salaires. Cette obligation était claire et précise, et donc l’administration devait agir en conséquence pour éviter l’astreinte.
Ainsi, la cour a affirmé que toute inertie dans le processus d’exécution serait répréhensible, justifiant l’astreinte imposée pour forcer l'administration à agir et respecter les décisions de justice.