Résumé de la décision
M. B..., citoyen comorien, a contesté un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral daté du 31 mars 2014. Cet arrêté lui refusait un titre de séjour "vie privée et familiale" et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. En appel, M. B... a soutenu que la décision était mal motivée, ne tenant pas compte de sa situation familiale et de ses obligations envers ses enfants. La Cour administrative d'appel a jugé que les arguments présentés en appel ne constituaient pas des éléments nouveaux et a confirmé la décision des premiers juges, rejetant ainsi la demande de M. B...Arguments pertinents
1. Insuffisance de motivation : M. B... a fait valoir que le refus de titre de séjour ne prenait pas en compte qu'il était père de plusieurs enfants, ce qui aurait dû influencer l'appréciation de sa demande. La Cour a conclu que cette omission n'était pas suffisante pour entacher la légalité de l'arrêté. Elle a déclaré : "faute pour l'intéressé d'apporter des éléments nouveaux susceptibles de remettre en cause l'appréciation qui en a été faite à bon droit par les premiers juges".2. Application des articles L. 313-11 : Les moyens tirés des articles L. 313-11-6° et L. 313-11-7° du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ont été écartés, car M. B... n'a pas établi que ses capacités contributives à l'égard de ses enfants étaient insuffisantes pour justifier un titre de séjour.
3. Droit à la vie privée et familiale : Le requérant a également évoqué une violation de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. La Cour a estimé que l'argumentation ne suffisait pas à soutenir que le rejet de la demande portait atteinte à sa vie privée et familiale.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 313-11 : Cet article définit les conditions sous lesquelles un étranger peut obtenir un titre de séjour en France. La Cour a précisé que, pour bénéficier de la régularisation, il était nécessaire de démontrer une vie familiale réelle et des liens affectifs solides avec un ressortissant français, éléments que M. B... n'a pas suffisamment prouvés.2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 8 : Cet article protège le droit au respect de la vie familiale. Toutefois, le droit est subordonné aux intérêts de la société, et la Cour a estimé que les motifs d'ordre public justifiant le refus de séjour l'emportaient sur les intérêts privés de M. B... en l'absence d'éléments concrets prouvant une vie familiale indispensable.
3. Loi n° 79-587 du 11 juillet 1979 : Concernant la motivation des actes administratifs, la Cour a jugé que les justifications données par le préfet étaient suffisantes au regard des exigences de cette loi. La motivation de l'arrêté était jugée adéquate même si elle aurait pu être plus exhaustive quant à la situation familiale de M. B...
En conclusion, la décision de la Cour repose sur le fait que M. B... n'a pas fourni d'éléments nouveaux ou suffisants pour justifier l'annulation de l'arrêté préfectoral, et montre l'importance de la charge de la preuve en matière de droit des étrangers.