Résumé de la décision
Mme A..., ressortissante algérienne, a formé un appel contre un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône, daté du 28 décembre 2015, portant rejet de sa demande de titre de séjour et d'obligation de quitter le territoire. Elle invoquait des vices de procédure, une erreur manifeste d'appréciation concernant sa santé mentale, et une violation de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme garantissant le droit au respect de la vie privée et familiale. La Cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que les arguments de Mme A... ne reposaient pas sur des éléments nouveaux et qu'elle ne démontrait pas l'illégalité de l'arrêté contesté.
Arguments pertinents
1. Illégalité de l'arrêté en raison d'un vice de procédure : Mme A... a soutenu que l'avis médical ne précisait pas la durée prévisible de son traitement, contournant ainsi les exigences de l'article 4 de l'arrêté du 9 novembre 2011.
2. Erreur manifeste d'appréciation : Elle a affirmé que l'arrêté était entaché d'une erreur manifeste, en raison de sa dépression sévère, constatée par son médecin, ce qui aurait dû influencer la décision des autorités.
3. Violation des droits garantis par la Convention : Elle a arguë que l'arrêté méconnaissait l'article 8 de la Convention européenne, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale.
La Cour a répondu qu'« en l'absence d'éléments nouveaux susceptibles de remettre en cause l'appréciation faite par les premiers juges, ces moyens doivent être écartés par adoption des motifs du jugement attaqué ».
Interprétations et citations légales
1. Article 4 de l'arrêté du 9 novembre 2011 : Cet article impose des conditions précises pour l'avis médical établi sur la demande d'étranger malade. En l'absence de précisions sur la durée du traitement, Mme A... considérait l'avis comme non conforme, mais la Cour n'a pas retenu cette argumentation, jugeant que cela ne remettait pas en cause les appréciations qu'avait pu faire le tribunal.
2. Erreur manifeste d'appréciation : La Cour a conclu que Mme A... n'a pas suffisamment prouvé que la décision du préfet ne tenait pas compte de l'impact sur sa santé. Cela renvoie à la notion d'« erreur manifeste » qui est un standard élevé à prouver dans le droit administratif.
3. Article 8 de la Convention européenne : La requérante soutenait une atteinte à ses droits, mais la Cour a estimé que les éléments présentés ne démontraient pas une violation : « l'arrêté ne méconnaît pas les stipulations de l'article 8 de la convention », soulignant ainsi que la simple existence d'une dépression n'impliquait pas nécessairement une atteinte aux droits fondamentaux garantis par ce texte.
Ces éléments montrent la rigueur avec laquelle le droit administratif évalue les arguments liés à l'illégalité et à l'erreur d'appréciation, tout en se référant aux exigences procédurales et aux standards juridiques européens.