Résumé de la décision
M.B..., représenté par Me C..., conteste un arrêté du 4 août 2017 ordonnant son obligation de quitter le territoire français, ainsi qu'un jugement du tribunal administratif de Marseille du 26 septembre 2017 qui a rejeté sa demande d'annulation de cet arrêté. La Cour administrative d'appel de Marseille, par un arrêt rendu le 29 janvier 2019, rejette la requête de M.B..., considérant que l'arrêté ne porte pas atteinte à sa vie privée ou familiale, et qu'il ne remplissait pas les conditions pour obtenir un titre de séjour au regard de l'accord franco-algérien. La Cour également rejette les conclusions relatives à l’indemnité en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Sur la légalité de l'arrêté : La Cour conclut que l'arrêté du préfet n'outrepasse pas la nécessité d'une ingérence dans le droit à la vie privée ou familiale de M.B... En effet, la durée du séjour et le manque d'intégration dans la société française ne justifient pas la demande d'un titre de séjour :
> "le préfet des Bouches-du-Rhône, en prenant l'arrêté du 4 août 2017, n'a pas porté une atteinte au respect de sa vie privée et familiale disproportionnée aux buts en vue desquels il a été pris."
2. Convention européenne et accord franco-algérien : La Cour mentionne que les stipulations de l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi que les dispositions de l'accord du 27 décembre 1968, ne sont pas applicables dans ce contexte particulier, car M.B... ne remplit pas les conditions nécessaires :
> "l'appelant n'est pas fondé à soutenir qu'il remplissait les conditions pour se voir délivrer un titre de séjour sur le fondement de l'article 6 de l'accord franco-algérien."
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention Européenne : Cet article garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. Toutefois, l'ingérence d'une autorité publique doit être justifiée et proportionnée. Dans le cas présent, la Cour a considéré que l'obligation de quitter le territoire français était une mesure proportionnée, eu égard:
> "Cette ingérence est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, [...] ou à la protection des droits et libertés d'autrui."
2. Accord franco-algérien - Article 6 : Cet article précise les conditions de délivrance d'un titre de séjour aux ressortissants algériens. La Cour a interprété ce texte comme stipulant que l'atteinte à la vie privée et familiale ne peut être considérée comme disproportionnée que si l’étranger a des liens suffisamment forts :
> "le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit [...] au ressortissant algérien [...] dont les liens personnels et familiaux en France sont tels que le refus d'autoriser son séjour porterait à son droit au respect de sa vie privée et familiale une atteinte disproportionnée."
En résumé, la décision de la Cour administrative d'appel de Marseille repose sur le fait que les droits invoqués par M.B... n'atteignent pas le seuil de protection prévu par les textes juridiques mentionnés, justifiant ainsi le rejet de sa requête.