Résumé de la décision
M. D... a introduit une requête au juge des référés pour suspendre l'exécution d'un avis de mise en recouvrement daté du 17 septembre 2014, en faisant valoir qu'il existait un doute sérieux sur le bien-fondé de cette imposition et que l'urgence justifiait cette suspension. Le ministre de l'action et des comptes publics a contesté cette demande, arguant de son irrecevabilité et de son absence de fondement. Le juge des référés a finalement rejeté la requête de M. D..., constatant que sa demande initiale devant le tribunal administratif était tardive et donc irrecevable, ce qui entraînait également l'irrecevabilité de sa demande de suspension.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande initiale : Le ministre a produit la preuve que M. D... avait reçu l'accusé de réception de la décision de rejet de sa réclamation préalable le 1er décembre 2015. En introduisant son recours devant le tribunal administratif le 5 février 2016, M. D... a dépassé le délai imparti de deux mois pour contester ladite décision, rendant sa demande irrecevable.
2. Conséquences de l'irrecevabilité : Selon le juge des référés, l'irrecevabilité de la demande en première instance entraîne automatiquement l'irrecevabilité des conclusions d'appel. Le juge a précisé que, même sans examiner les autres moyens soulevés, les demandes de suspension liées à la mise en recouvrement de l'imposition en litige ne pouvaient qu'être rejetées.
Interprétations et citations légales
1. Conditions de la suspension : Conformément à Code de justice administrative - Article L. 521-1, le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsqu'il existe un doute sérieux sur sa légalité, et ce, sous condition d'urgence. Ce cadre législatif est essentiel pour garantir que les recours n'aboutissent pas à une exécution hâtive de décisions potentiellement illégales. La décision affirme que "le prononcé de cette suspension est subordonné à la double condition, d'une part, qu'il soit fait état d'un moyen propre à créer, (...) un doute sérieux sur [la] légalité [de la décision]."
2. Irrecevabilité par la tardivité : La décision s'appuie également sur le principe de la recevabilité des demandes en matière fiscale, comme indiqué au point 4, affirmant que le fait que la demande d'annulation ait été présentée après l'expiration du délai de deux mois a emporté son irrecevabilité. Cela soutient l'importance de respecter les délais impartis par la loi pour garantir que les recours soient examinés de manière appropriée.
3. Répercussions de l'irrecevabilité : En vertu de Code de justice administrative - Article L. 521-1, le juge des référés peut ne pas tenir compte d'autres arguments lorsque l'irrecevabilité est clairement établie à partir des faits présentés. Le jugement pourrait alors limiter la portée des débats sur le fond si la question de l’irrecevabilité a déjà été tranchée positivement.
En résumé, la décision du juge des référés met en lumière l'importance des délais de recours en droit fiscal, ainsi que le lien direct entre la recevabilité des demandes et l'examen des circonstances d'urgence et de légalité.