Résumé de la décision :
La SCI GSBC, propriétaire d’une parcelle sur la commune de Courlaoux, a contesté une décision du juge des référés du tribunal administratif qui avait rejeté sa demande d’expertise sur des travaux effectués sans autorisation préalable. Le tribunal a examiné les arguments des deux parties et a conclu que la demande d'expertise n'était pas fondée, car elle portait sur des questions juridiques et non sur des faits. En conséquence, la requête de la SCI GSBC a été rejetée, et celle-ci a été condamnée à payer 2 000 euros à la commune au titre des frais irrépétibles.
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Arguments pertinents :
1. Inadéquation de la demande d'expertise : La cour a souligné que les missions demandées dans le cadre de l'expertise par la SCI GSBC impliquaient des questions juridiques plutôt que des constatations factuelles. Elle a précisé que les missions se rapportant à la compatibilité des travaux avec les règles d’urbanisme et la qualité du site ne peuvent être confiées à un expert.
- Citation : "De telles missions, relatives à la qualification juridique de faits et aux conséquences juridiques à tirer de constatations de fait, notamment au regard des règles d'urbanisme et de protection de l'environnement, portent non sur des questions de fait mais sur des questions de droit..."
2. Existence d'éléments de constatation préalables : La cour a également noté qu'il existait déjà des constats réalisés par huissier, ce qui atténue la nécessité d'une nouvelle expertise.
- Citation : "Il ressort des pièces du dossier que deux constats ont déjà été effectués sur le site par huissier de justice (...) il est loisible à la société requérante de mandater à son tour un huissier de justice pour effectuer tout constat complémentaire."
3. Non-recevabilité de la demande : La SCI GSBC n'a pas pu démontrer que son action relevait des procédures de référé constat ou de référé instruction, ce qui a conduit le juge à considérer que la demande n'était pas recevable.
- Citation : "Elle ne pouvait être regardée comme ayant saisi le juge des référés d'une demande de constat sur le fondement de l'article R. 531-1."
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Interprétations et citations légales :
1. Article R. 531-1 du Code de justice administrative : Cet article permet la désignation d'un expert pour constater des faits si aucune autre demande n'est faite. La cour a considéré que la requête de la SCI GSBC ne se rapportait pas à une simple constatation de fait mais à des questions juridiques.
- Citation : "S'il n'est rien demandé de plus que la constatation de faits, le juge des référés peut, sur simple requête... désigner un expert pour constater sans délai les faits qui seraient susceptibles de donner lieu à un litige devant la juridiction."
2. Article R. 532-1 du Code de justice administrative : Concernant la possibilité de prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction, la cour a considéré que cela ne s'appliquait pas dans le cas présent en raison de la nature des demandes.
- Citation : "Le juge des référés peut, sur simple requête et même en l'absence de décision administrative préalable, prescrire toute mesure utile d'expertise ou d'instruction."
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article prévoit la possibilité pour le juge de condamner une partie à payer des frais à l'autre partie, ce qui a été appliqué dans ce jugement au regard des circonstances de l'espèce.
- Citation : "Le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens."
Ces éléments montrent comment la cour a appliqué le droit administratif en fonction des faits tout en clarifiant les limites de l'expertise judiciaire dans le cadre des contentieux administratifs.