Résumé de la décision
Cette décision concerne l'appel du préfet de la Marne contre un jugement du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui avait annulé son arrêté du 13 avril 2017 portant remise de M. A..., ressortissant guinéen, aux autorités italiennes. Le tribunal avait déjà annulé un arrêté précédent du 17 février 2017, en conséquence, le préfet, après la première annulation, a finalement reconnu la compétence de la France pour examiner la demande d'asile de M. A... en lui délivrant une attestation de demande d'asile le 15 septembre 2017. Par conséquent, la cour a considéré que les conclusions du préfet sont devenues sans objet et a décidé de ne pas statuer. De plus, elle a condamné l'État à verser une somme de 700 euros à M. A... en vertu des frais irrépétibles.
Arguments pertinents
1. Inapplicabilité de l'appel : Le préfet a cherché à annuler le jugement du tribunal administratif qui avait annulé son arrêté du 13 avril 2017, mais la cour constate que, depuis, la France s'est reconnue compétente pour examiner la demande d'asile de M. A..., rendant ainsi l'appel sans objet. "La France s'étant ainsi reconnue compétente pour examiner la demande d'asile de M.A..., les conclusions de la requête du préfet de la Marne ... sont devenues sans objet."
2. Frais de justice : Concernant les conclusions de M. A... basées sur l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la cour a décidé que l'État devait verser une indemnité, soulignant que "dans les circonstances de l'espèce, il y a lieu ... de mettre à la charge de l'Etat le versement de la somme de 700 euros au titre des frais exposés par M. A...".
Interprétations et citations légales
1. Compétence pour le traitement d'une demande d'asile : La décision évoque le règlement (UE) n° 604/2013 qui définit les règles d'attribution de la compétence pour le traitement des demandes d'asile. Ce règlement stipule que la souveraineté de chaque État membre peut être contestée par le fait d'une reconnaissance implicite de compétence par des actions administratives, comme l'octroi d'une attestation de demande d'asile.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article permet de condamner l'État à verser une somme pour couvrir les frais de justice qu’un justiciable a engagés. Dans cette décision, la cour utilise cet article pour justifier l’indemnisation allouée à M. A... : "l'État versera à M. A... une somme de 700 (sept cents) euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative."
En somme, cette affaire démontre comment l'évolution de la situation juridique d'un demandeur d'asile peut rendre obsolètes des demandes d'annulation d'arrêtés, tout en fixant les modalités d'indemnisation des frais de justice encourus.