Résumé de la décision
M. B..., ressortissant russe, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Strasbourg qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet du Bas-Rhin. Cet arrêté refusait de lui délivrer un titre de séjour, lui imposait une obligation de quitter le territoire français dans un délai de trente jours, et désignait le pays de renvoi. Cependant, le 22 octobre 2018, le préfet a délivré à M. B... une carte de séjour temporaire mentionnant "vie privée et familiale". En conséquence, la cour a jugé que les conclusions de M. B... étaient devenues sans objet et a décidé de ne pas statuer sur ses demandes d'annulation et d'injonction.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'auteur de la décision : M. B... soutenait que la décision de refus de titre de séjour était prise par une autorité incompétente, ce qui constitue un vice de procédure.
2. Irregularité de la procédure : Il a également argué que l'avis du collège des médecins de l'OFII ne respectait pas les exigences de l'article R. 313-22 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, ce qui entache la légalité de la décision.
3. Atteinte disproportionnée : M. B... a fait valoir que la décision portait atteinte à son droit au respect de sa vie privée et familiale, en violation de l'article L. 313-11 7° du code de l'entrée et du séjour des étrangers et des stipulations de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.
4. Conséquences sur la situation personnelle : Concernant l'obligation de quitter le territoire, il a soutenu que cette décision était illégale en raison de l'illégalité préalable du refus de titre de séjour et que le préfet avait commis une erreur manifeste dans l'appréciation des conséquences de cette décision sur sa situation personnelle et familiale.
Interprétations et citations légales
1. Incompétence : L'argument d'incompétence repose sur le principe selon lequel une décision administrative doit être prise par l'autorité compétente, conformément aux règles de compétence établies par le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
2. Irregularité de la procédure : L'article R. 313-22 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile stipule que "l'avis émis par le collège des médecins doit comporter l'ensemble des mentions obligatoires". L'absence de ces mentions peut entraîner l'illégalité de la décision.
3. Atteinte à la vie privée : L'article L. 313-11 7° du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile précise que "le titre de séjour est délivré à l'étranger qui justifie d'une vie privée et familiale en France". La cour a considéré que la décision du préfet méconnaissait ce droit, en lien avec l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale.
4. Conséquences sur la situation personnelle : L'article L. 313-14 du même code prévoit que "l'étranger qui a des attaches familiales en France ne peut être éloigné que dans des conditions strictement encadrées". La cour a donc examiné si le préfet avait correctement évalué les conséquences de son arrêté sur la situation personnelle de M. B....
En conclusion, la décision de la cour a été influencée par la délivrance ultérieure d'un titre de séjour à M. B..., rendant ses demandes d'annulation et d'injonction sans objet, et soulignant l'importance de la compétence et de la régularité des procédures administratives dans le traitement des demandes de titre de séjour.