Résumé de la décision :
M. B..., un ressortissant guinéen, a été transféré aux autorités espagnoles après avoir demandé l'asile en France. Il conteste la légalité des arrêtés du préfet du Doubs qui ordonnaient son transfert, en soutenant notamment qu'il était mineur au moment de la décision et que l'exécution des arrêtés était entachée d'erreurs. La cour administrative a, cependant, rejeté sa requête, confirmant que les autorités espagnoles avaient accepté le transfert et que les arguments de M. B... concernant sa minorité et les conséquences de son éloignement étaient infondés.
Arguments pertinents :
1. Sur la minorité de M. B... : La cour a constaté que le magistrat du tribunal administratif avait correctement répondu à l'argument selon lequel M. B... serait mineur. Il a été établi que M. B... n'était pas parvenu à prouver qu'il était mineur au moment des arrêtés contestés.
> «...Par suite, M. B... n'est pas fondé à soutenir que les arrêtés litigieux seraient entachés d'une erreur de fait.»
2. Sur la responsabilité des autorités espagnoles : L’acceptation par les autorités espagnoles de la reprise en charge de M. B... a été clairement documentée. La cour a rejeté l'argument de M. B... selon lequel le préfet du Doubs n'aurait pas justifié le transfert.
> «...les autorités espagnoles ont expressément accepté... Par suite, M. B... n'est pas fondé à soutenir que le préfet du Doubs n'aurait pas justifié que les autorités espagnoles n'auraient pas été rendues destinataires de sa demande de transfert.»
3. Sur l'appréciation des conséquences de la décision : M. B... a souligné des difficultés personnelles liées à son éloignement, mais la cour a jugé que cela ne constituait pas une erreur manifeste dans l'évaluation des conséquences de son transfert.
> «...ne sont pas de nature à établir que le préfet aurait commis une erreur manifeste dans l'appréciation des conséquences de sa décision sur sa situation personnelle...»
Interprétations et citations légales :
1. Règlement Dublin (UE) n° 604/2013 - Article 29 : Ce règlement définit les délais dans lesquels une demande de protection doit être traitée. La cour a soulevé que l'expiration du délai maximal de dix-huit mois aurait pu rendre la décision de transfert inapplicable.
> «...l'expiration du délai maximal de dix-huit mois... a pour conséquence que l'Etat requérant devient responsable de l'examen de la demande...»
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que les frais de justice ne peuvent être mis à la charge de l'Etat que dans certains cas où la partie perdante a la qualité de demanderesse.
> «...sa requête d'appel doit être rejetée en toutes ses conclusions y compris celles tendant à l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative...»
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : Cet article concerne l'attribution de frais juridiques liés à l'aide juridictionnelle. Le rejet de la demande de M. B... à cet égard a également été mentionné.
> «...et de l'article 37 de la loi ci-dessus visée du 10 juillet 1991.»
En conclusion, la cour a affirmé que la seule volonté de M. B... de contester le transfert et les conditions de sa minorité n'était pas suffisante pour rejeter la légitimité des décisions administratives prises par le préfet, et a confirmé le maintien de ces décisions dans l'intérêt des procédures d'asile en vigueur.