Résumé de la décision
La cour a statué sur les requêtes de la SASP FC Metz concernant le remboursement des prestations de police qui lui ont été facturées pour des événements sportifs durant les saisons 2013-2014 et 2014-2015. Par un précédent jugement du 18 mars 2021, il a été établi que le ministre de l'intérieur ne pouvait légalement exiger ce remboursement sur le fondement de l'article L. 211-11 du Code de la sécurité intérieure et du décret du 5 mars 1997. Cependant, la cour a reconnu que la SASP FC Metz avait bénéficié d'un enrichissement sans cause résultant de l'utilisation de forces de police à des niveaux excédant les obligations de l'État. En conséquence, la cour a rejeté les requêtes de la SASP FC Metz, confirmant que celle-ci devait rembourser les sommes contestées.
Arguments pertinents
1. Enrichissement sans cause : La cour a reconfirmé que la SASP FC Metz a bénéficié d'un enrichissement sans cause du fait de la mise à disposition de forces de police sans contrat formel préexistant. Comme stipulé dans la décision, "la SASP FC Metz n'a présenté aucune contestation de ces sommes en réponse à la communication des pièces produites par le ministre".
2. Absence de convention de prestations : Le ministre de l'intérieur a réussi à prouver que la SASP FC Metz n'avait pas conclu de convention formelle, ce qui constitue un élément crucial pour justifier l'enrichissement. La décision souligne que "la SASP FC Metz a bénéficié en l'absence de toute convention de prestations".
3. Rejet des demandes : Par conséquent, les demandes de la SASP FC Metz ont été rejetées en toutes leurs conclusions, incluant celles relatives à l'article L. 761-1 du Code de justice administrative, qui stipule que la partie qui perd un litige peut être condamnée à payer les frais des avocats de la partie gagnante.
Interprétations et citations légales
Dans le cadre des décisions rendues, plusieurs articles de loi ont été examinés :
- Code de la sécurité intérieure - Article L. 211-11 : Cet article précise les conditions dans lesquelles l'État peut facturer des prestations de sécurité à des tiers, indiquant que l'État n'est pas tenu de couvrir le coût des forces de l'ordre au-delà du minimum requis pour assurer le maintien de l'ordre public lors d'événements privés.
- Décret n° 97-199 du 5 mars 1997 : Ce décret régit les modalités selon lesquelles les prestations de police peuvent être facturées. Il a été invoqué pour soutenir que la mise à disposition de forces de police pour la SASP FC Metz s’est faite en dehors des normes établies par ce texte.
- Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article vise à prendre en charge les frais de justice d'une partie dans un litige lorsque cette partie obtiendrait gain de cause. Dans cette affaire, son application a été rejetée, le tribunal ayant considéré que la SASP FC Metz n’était pas fondée dans ses demandes.
Cette décision montre à quel point la notion d'enrichissement sans cause est essentielle dans le droit administratif, notamment lorsqu'il s'agit de la mise à disposition de services publics. L'analyse des dispositions légales a permis de clarifier les obligations réciproques entre les entités publiques et privées, ainsi que les conditions dans lesquelles des charges peuvent être appliquées.