Résumé de la décision
La SAS Cabinet Jean-Claude Schmitt, anciennement SAS Estate, a contesté des pénalités pour manquement délibéré suite à une vérification de comptabilité effectuée par l'administration fiscale. Cette vérification a révélé des rappels de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour la période du 1er janvier au 31 mai 2013. Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté sa demande de décharge des pénalités, décision que la société a portée en appel. La cour a confirmé le jugement du tribunal, considérant que l'administration avait prouvé l'intention de la société de se soustraire à l'impôt.
Arguments pertinents
1. Sur la preuve du manquement délibéré : L'administration fiscale a démontré que la société avait omis de déclarer des montants significatifs de TVA, ce qui constitue un manquement délibéré. La cour a souligné que "l'importance de l'omission déclarative" et la connaissance du régime fiscal par la société, qui est un professionnel du secteur, suffisent à établir l'intention d'éluder l'impôt.
2. Sur la défense de la société : La SAS Cabinet Jean-Claude Schmitt a tenté de justifier ses erreurs par l'absence prolongée de sa comptable et le manque d'information de son remplaçant. Cependant, la cour a noté qu'elle ne justifiait ni la réalité de cette absence ni son lien avec les omissions déclaratives, ce qui affaiblit sa défense.
3. Sur les frais de justice : La cour a également rejeté la demande de la société d'imposer à l'État le paiement de frais sur le fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, en précisant que l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 1729 : Cet article stipule que "les inexactitudes ou les omissions relevées dans une déclaration... entraînent l'application d'une majoration de 40 % en cas de manquement délibéré". La cour a interprété cet article comme établissant une présomption de manquement délibéré lorsque l'administration prouve l'importance des omissions.
2. Livre des procédures fiscales - Article L. 195 A : Selon cet article, "la preuve de la mauvaise foi et des manœuvres frauduleuses incombe à l'administration". La cour a précisé que pour établir un manquement délibéré, l'administration doit prouver à la fois l'insuffisance des déclarations et l'intention d'éluder l'impôt. La cour a jugé que l'administration avait satisfait à cette exigence en démontrant l'importance des montants non déclarés et la connaissance du régime fiscal par la société.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que "les frais exposés et non compris dans les dépens ne peuvent être mis à la charge de l'État que si celui-ci est la partie perdante". La cour a appliqué cette disposition pour refuser la demande de la société, soulignant que l'État n'était pas la partie perdante dans cette affaire.
En conclusion, la décision de la cour confirme la légitimité des pénalités infligées à la SAS Cabinet Jean-Claude Schmitt pour manquement délibéré, tout en rejetant sa demande de remboursement des frais de justice.