Résumé de la décision
La SCI César a contesté un jugement du tribunal administratif de Strasbourg du 5 décembre 2017, qui avait rejeté sa demande de décharge de la taxe sur les logements vacants pour l'année 2014, d'un montant de 2 032 euros, correspondant à trois logements vacants à Strasbourg. La cour a rejeté la requête de la SCI, confirmant que la vacance des logements n'était pas due à des circonstances indépendantes de sa volonté, ce qui ne justifiait pas une exonération de la taxe.
Arguments pertinents
1. Applicabilité de la taxe sur les logements vacants : La cour a rappelé que, selon l'article 232 du Code général des impôts, la taxe est due pour tout logement vacant depuis plus d'une année au 1er janvier de l'année d'imposition, sauf en cas de vacance indépendante de la volonté du propriétaire.
> « La taxe n'est pas due en cas de vacance indépendante de la volonté du contribuable. » (CGI - Article 232)
2. Preuves insuffisantes : La SCI César n'a pas apporté de preuves suffisantes justifiant que la vacance était indépendante de sa volonté. Les mandats de gérance produits étaient postérieurs aux événements de l'année d'imposition, et l'attestation fournie ne démontrait pas des démarches actives au cours des périodes de vacance des logements.
> « En se bornant à produire un mandat de gérance [...] sans justifier de ses démarches [...] la requérante n'établit pas avoir fait diligence en vue de la location des biens. »
3. Absence de cause étrangère : La SCI n'a pas réussi à établir que des circonstances extérieures auraient entraîné la vacance prolongée de ses logements, ce qui aurait pu la dispenser de la taxe.
> « [...] la SCI César n'établit pas que la vacance de ses locaux aurait été indépendante de sa volonté au sens des dispositions précitées. »
4. Sur l'application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative : La cour a précisé que l’État, en tant que défendeur, n'était pas responsable des frais engagés par la SCI, car il n'était pas la partie perdante.
> « Les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l’Etat [...] une somme au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. » (Code de justice administrative - Article L. 761-1)
Interprétations et citations légales
1. Article 232 du Code général des impôts – Cet article impose la taxe sur les logements vacants et en précise les exemptions. Il établit que la taxe n'est pas due si la vacance est indépendante de la volonté du propriétaire.
2. Décision du Conseil constitutionnel n° 98-403 DC – La réserve énoncée par le Conseil indique que des logements ne doivent pas être assujettis à la taxe si leur vacance est due à des causes extérieures au bailleur.
> « [...] Ne sauraient être assujettis des logements dont la vacance est imputable à une cause étrangère à la volonté du bailleur (...) » (Décision n° 98-403 DC du Conseil constitutionnel)
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative – Cet article régule les frais de justice et stipule que seul le perdant peut être condamné à rembourser les frais exposés.
> « [...] la partie tenue aux dépens ou la partie perdante [...] » (CJ administrative - Article L. 761-1)
Ainsi, la cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, indiquant que les preuves apportées par le contribuable n'étaient pas suffisantes pour justifier l'exemption de la taxe sur les logements vacants due à une vacance indépendante de sa volonté, tout en précisant que l'État ne pouvait être tenu de rembourser les frais de la procédure.