Résumé de la décision
Mme A...C..., ressortissante du Ghana, a demandé à la cour d'annuler un jugement du tribunal administratif de Strasbourg qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral de refus de séjour et d'obligation de quitter le territoire français. Dans sa requête, elle a invoqué une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale, une erreur manifeste dans l'appréciation des conséquences du refus de séjour sur sa situation, ainsi que l'illégalité du refus de séjour. La cour a rejeté ses demandes, confirmant ainsi le jugement du tribunal administratif.
Arguments pertinents
1. Atteinte à la vie privée et familiale : Mme C... a soutenu que le préfet avait porté une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée en raison de sa longue présence en France, de son intégration et de sa maîtrise de la langue française. Toutefois, la cour a relevé que "le préfet du Bas-Rhin, compte tenu en particulier des conditions dans lesquelles Mme C..., célibataire et sans enfants, a séjourné en France, ait refusé d'admettre l'intéressée au séjour en méconnaissance des stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales."
2. Erreur manifeste dans l'appréciation : La servante a également argué que le préfet avait commis une erreur manifeste dans l'appréciation des conséquences de son refus de séjour. Néanmoins, la cour a conclu qu'aucune erreur manifeste n'avait été démontrée, confirmant qu'elle n’était pas fondée à exciper de l'illégalité du refus de séjour et de l'obligation de quitter le territoire.
3. Rejet des conclusions d'injonction : En raison du rejet de ses demandes d'annulation, la cour a également rejeté la demande d'injonction, précisant que le présent arrêt n'impliquait aucune mesure particulière d'exécution.
Interprétations et citations légales
1. Droit au respect de la vie privée et familiale : La cour a fait référence à l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, qui stipule :
- Article 8 : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance." La cour a constaté que la situation personnelle de Mme C..., notamment son statut de célibataire et sans enfants, n'était pas suffisante pour établir une méconnaissance de ce droit.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : La cour a également mentionné que les dispositions de cet article "font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, le versement de la somme que Mme C... demande au titre des frais exposés et non compris dans les dépens". Cela établit le principe selon lequel l'État ne peut être tenu de rembourser les frais lorsqu'il n'est pas la partie perdante.
Cette décision permet de clarifier les limites de l'invocation des droits de la convention européenne relative à la protection de la vie privée dans le contexte du séjour des étrangers en France, tout en rappelant les obligations administratives et juridiques qui en découlent.