Résumé de la décision
Dans les affaires n° 19NC00115 et n° 19NC00116, Mme D... F..., épouse E..., et M. B... E..., tous deux ressortissants algériens, ont contesté des décisions du préfet du Bas-Rhin leur imposant une obligation de quitter le territoire français dans un délai de trente jours, ainsi que la fixation de leur pays de destination. Ils ont également demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Strasbourg qui avait rejeté leurs demandes. Cependant, le préfet a délivré une autorisation provisoire de séjour à M. et Mme E... en tant que parents d'un enfant malade, rendant leurs demandes d'annulation sans objet. Par conséquent, la cour a décidé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur les conclusions d'annulation et a rejeté le surplus des demandes.
Arguments pertinents
Les requérants ont soutenu que les décisions du préfet méconnaissaient plusieurs dispositions légales, notamment :
1. Article L. 311-12 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ils ont affirmé que la décision d'obligation de quitter le territoire français était illégale au regard de cet article, qui protège certains droits des étrangers en France.
2. Article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : Ils ont également soutenu que la décision violait leur droit au respect de la vie privée et familiale.
3. Erreur manifeste d'appréciation : Ils ont argué que la décision était entachée d'une erreur manifeste d'appréciation quant à ses conséquences sur leur situation personnelle et familiale.
La cour a noté que, suite à l'octroi d'une autorisation provisoire de séjour, les conclusions des requérants étaient devenues sans objet, ce qui a conduit à l'absence de nécessité de statuer sur leurs demandes.
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs textes de loi ont été appliqués :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 311-12 : Cet article stipule les conditions dans lesquelles un étranger peut être autorisé à séjourner en France, notamment pour des raisons humanitaires ou familiales. La cour a considéré que l'octroi d'une autorisation provisoire de séjour en tant que parent d'un enfant malade était conforme à cet article.
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 : Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. Les requérants ont invoqué cet article pour soutenir que leur expulsion porterait atteinte à leur vie familiale. Cependant, la cour a jugé que l'autorisation de séjour accordée par le préfet répondait à ces préoccupations.
La cour a conclu que, en raison de l'octroi de l'autorisation de séjour, les demandes d'annulation des décisions préfectorales étaient devenues sans objet, ce qui a conduit à la décision de ne pas statuer sur ces demandes.
En résumé, la décision met en lumière l'importance de l'examen des droits des étrangers en France, tout en soulignant que les changements dans leur statut légal peuvent rendre certaines demandes judiciaires caduques.