Résumé de la décision
Mme B... E..., ressortissante congolaise, a contesté un jugement du tribunal administratif de Nancy du 10 mai 2019 qui rejetait sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral du 28 mars 2019 l'ordonnant à quitter le territoire français sans délai. Mme E... soutenait que cette décision violait plusieurs dispositions légales, notamment celles relatives au droit au séjour et au respect de la vie privée et familiale. La cour a confirmé le jugement, rejetant la requête sur le fond en estimant que le préfet n’avait pas commis d’erreur manifeste d’appréciation et que les droits invoqués par Mme E... n’étaient pas suffisamment justifiés.
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Arguments pertinents
1. Absence de demande de titre de séjour : La cour a relevé que Mme E... n'avait pas présenté de demande de titre de séjour, ce qui limitait la capacité du préfet à se prononcer sur son droit au séjour. Ainsi, elle ne pouvait pas revendiquer que l'arrêté contesté méconnaissait les dispositions de l'article L. 313-14 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile.
- Citation : « Il s'ensuit que Mme E... ne peut utilement invoquer la méconnaissance des dispositions de l'article L. 313-14 à l'encontre de l'arrêté contesté. »
2. Droit au respect de la vie privée et familiale : La cour a évalué l'impact de la décision sur la vie privée et familiale de Mme E..., concluant que cette dernière n'avait pas fourni suffisamment de preuves pour démontrer une attache forte à la France. Le relèvement de son intégration était insuffisant pour établir une atteinte disproportionnée à ses droits.
- Citation : « Dans ces conditions, Mme E... n'est pas fondée à soutenir que la décision litigieuse porte une atteinte disproportionnée à son droit au respect de sa vie privée et familiale. »
3. Erreur manifeste d’appréciation : La cour a également déterminé qu'il n'y avait pas d’erreur manifeste d’appréciation dans la décision préfectorale, considérant que les éléments fournis par Mme E... n’étaient pas probants pour justifier son statut ou une protection plus favorable.
- Citation : « Pour les mêmes motifs, le préfet n'a pas davantage commis une erreur manifeste d'appréciation des conséquences de sa décision sur la situation personnelle de Mme E.... »
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Interprétations et citations légales
1. Article L. 511-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce texte permet au préfet de prendre des mesures d'expulsion dans certaines situations, laissant à l'autorité une certaine latitude dans son appréciation des circonstances.
- « Le préfet de [la localité] a pu, en vertu des dispositions du 6° du I de l'article L. 511-1, agir dans le cadre de ses pouvoirs d'expulsion. »
2. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) : Il protège le droit au respect de la vie privée et familiale. La cour a précisé que toute ingérence devait être justifiée par un besoin légitime.
- « Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire. »
3. Article L. 313-14 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article met en avant les conditions dans lesquelles un étranger peut demander un titre de séjour, condition qui n’était pas remplie ici par Mme E...
- « La décision contestée méconnaît les dispositions de l'article L. 313-14, ce qui ne pouvait être soutenu, l'intéressée n'ayant pas, d'une façon générale, présenté une demande conforme. »
Ainsi, la décision de la cour se fonde sur une analyse rigoureuse des faits et des dispositions légales applicables, rendant la requête de Mme E... non fondée.