Résumé de la décision
M. A...B..., ressortissant albanais, a demandé le statut de réfugié en France, qui a été refusé par l'Office français de protection des réfugiés et des apatrides, décision confirmée par la Cour nationale du droit d'asile. Suite à ce rejet, le préfet de la Moselle a émis un arrêté le 15 février 2018, lui ordonnant de quitter le territoire français. M. B... a contesté cette décision, soutenant qu'il avait fait une demande de titre de séjour en raison de son état de santé. Le tribunal administratif de Strasbourg a annulé l'arrêté du préfet, ce qui a conduit le préfet à interjeter appel. La cour a rejeté la requête du préfet, confirmant l'annulation de ses décisions en raison d'une absence d'examen adéquat de la situation personnelle de M. B....
Arguments pertinents
1. Absence d'examen de la situation de la personne : Le préfet de la Moselle avait l'obligation de prendre en compte l'état de santé de M. B..., mais il s'est limité à rejeter sa demande sans analyser si ce dernier pouvait bénéficier des protections prévues par la législation en vigueur. La cour a statué que :
> "la mesure d'éloignement contestée doit être regardée comme n'ayant pas été précédée d'un examen particulier et préalable de la situation personnelle de M. B..."
2. Erreurs de droit dans la décision du préfet : La cour a conclu que l'arrêté du préfet était entaché d'une erreur de droit, car il n'a pas tenu compte des dispositions spécifiques de l'article L. 511-4, parmi lesquelles se retrouve le 10° qui protège les étrangers dont l'état de santé nécessite une prise en charge médicale.
Interprétations et citations légales
1. Application de l'article L. 511-4 : Cet article du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile stipule que certains étrangers ne peuvent pas faire l'objet d'une obligation de quitter le territoire s'ils justifient d'un état de santé nécessitant des soins. En particulier, le 10° mentionne :
> "L'étranger résidant habituellement en France si son état de santé nécessite une prise en charge médicale dont le défaut pourrait avoir pour lui des conséquences d'une exceptionnelle gravité".
2. Conséquences de la jurisprudence : La cour a souligné que le préfet devait avoir un devoir d'examen approfondi de la situation personnelle de M. B..., ce qui n'a pas été respecté. La jurisprudence conclut donc qu'un non-respect de ce devoir d'examen peut conduire à une annulation de la mesure d'éloignement, renforçant ainsi la protection des droits des étrangers sur le territoire français.
Ces éléments, combinés, ont conduit la cour à conclure que la requête du préfet était non fondée et que la décision du tribunal administratif devait être confirmée, en défendant ainsi les droits de M. B... au regard de sa situation de santé.