Résumé de la décision
M. B... A..., un ressortissant guinéen entré illégalement en France, avait formé une demande d'asile qui a été rejetée. Il a contesté un arrêté préfectoral du 9 avril 2019 lui imposant l'obligation de quitter le territoire français (OQTF) et fixant un pays de destination. Le tribunal administratif de Nantes, par un jugement du 25 juillet 2019, a rejeté sa demande d'annulation. M. A... a interjeté appel. Toutefois, postérieurement à l'enregistrement de la requête, la Cour nationale du droit d'asile lui a accordé le statut de réfugié par décision en date du 23 janvier 2020. Cette décision a eu pour conséquence d'annuler les décisions préfectorales litigieuses. Le tribunal a donc considéré que les conclusions de M. A... étaient devenues sans objet en raison de l'octroi de ce statut.
Arguments pertinents
Le tribunal a établi que :
1. Caducité des décisions préfectorales : L'octroi du statut de réfugié à M. A... par la Cour nationale du droit d'asile a rendu caduques les décisions contestées, à savoir l'obligation de quitter le territoire et le choix du pays de renvoi. C'est un principe fondamental en matière d'immigration que lorsque le statut de réfugié est accordé, toutes obligations précédentes de quitter le territoire sont annulées.
2. Non-lieu à statuer : Étant donné que la situation de M. A... a changé suite à l'octroi de l'ensemble de ses droits en tant que réfugié, le tribunal a déclaré qu’il n’y avait plus lieu de statuer sur les conclusions de la requête.
Le tribunal précise : « [...] cette décision a eu pour effet de rendre caduques les décisions préfectorales contestées. [...] Par conséquent, il n'y a plus lieu d'y statuer. »
Interprétations et citations légales
Caducité des décisions
Le jugement se base sur le principe de caducité des décisions administratives en matière d'immigration lorsque le statut de réfugié est accordé. Ce principe réside dans la loi sur l’entrée et le séjour des étrangers et sur le droit d’asile :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 743-1 : cet article régit la protection accordée aux réfugiés et stipule que l'étranger reconnu comme réfugié ne peut être soumis à une obligation de quitter le territoire français.
Principe du droit d'être entendu
Concernant les arguments de M. A... sur la méconnaissance du droit d'être entendu, le tribunal souligne que, puisque la question a été tranchée par un organisme compétent (la Cour nationale du droit d'asile), il n’est plus nécessaire d’examiner ces arguments en raison de la situation nouvelle créant des droits pour M. A...
Convention Européenne
Au niveau des droits européens, l'impact de la décision est également conforme aux protections offertes par :
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales - Article 8 qui traite du droit au respect de la vie privée et familiale, un principe clé dans les considérations de toute décision d'expulsion.
Ces articles et décisions mettent en lumière comment le droit français et européen opèrent en synergie pour protéger les droits des demandeurs d'asile, soulignant ainsi l'importance des procédures d'asile ainsi que la prise en compte des situations individuelles des demandeurs.