Résumé de la décision
Mme E..., ressortissante arménienne, a demandé l'annulation d'un arrêté du préfet de la Loire-Atlantique qui refusait de lui délivrer un titre de séjour et lui imposait une obligation de quitter le territoire français. Le tribunal administratif de Nantes a rejeté sa demande, et Mme E... a interjeté appel. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que l'arrêté était valide, suffisamment motivé et que la situation personnelle de Mme E... avait été examinée. La cour a également jugé que les décisions ne violaient pas les droits de Mme E... en vertu des conventions internationales invoquées.
Arguments pertinents
1. Délégation de signature : La cour a constaté que l'arrêté contesté avait été signé par une personne ayant reçu une délégation de signature du préfet, ce qui rendait le moyen d'incompétence inopérant. La cour a affirmé : « Dès lors, le moyen tiré de l'incompétence de l'auteur de l'acte manque en fait. »
2. Motivation de l'arrêté : La cour a jugé que l'arrêté contenait les éléments de droit et de fait nécessaires, le rendant suffisamment motivé. Elle a noté : « L'arrêté contesté comporte, dans toutes les décisions qu'il contient, l'énoncé des éléments de droit et de fait qui en constituent le fondement. »
3. Examen de la situation personnelle : La cour a estimé qu'il n'y avait pas de preuve que le préfet n'avait pas examiné la situation personnelle de Mme E... avant de prendre sa décision. Elle a déclaré : « Il ne ressort pas des pièces du dossier que le préfet de la Loire-Atlantique n'a pas procédé à un examen de la situation personnelle de la requérante. »
4. Respect de la vie privée et familiale : La cour a conclu que la décision de refus de titre de séjour ne méconnaissait pas les droits de Mme E... en vertu de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, en tenant compte de la durée de son séjour en France et de ses attaches familiales. Elle a affirmé : « La décision refusant la délivrance d'un titre de séjour ne méconnaît pas les stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme. »
Interprétations et citations légales
1. Délégation de signature : La cour a fait référence à l'arrêté du préfet du 27 novembre 2017, qui a donné délégation à M. C... pour signer des décisions relatives aux titres de séjour. Cela souligne l'importance de la délégation de signature dans la légalité des actes administratifs.
2. Motivation des décisions administratives : La cour a appliqué le principe de motivation des actes administratifs, qui est essentiel pour garantir la transparence et le respect des droits des administrés. Cela est en ligne avec le Code de justice administrative - Article L. 211-2, qui stipule que les décisions administratives doivent être motivées.
3. Droit au respect de la vie privée et familiale : La cour a examiné la conformité de la décision avec l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit au respect de la vie privée et familiale. Elle a noté que la situation de Mme E... ne justifiait pas une protection renforcée en raison de ses attaches familiales en Arménie.
4. Protection des droits de l'enfant : La cour a également pris en compte l'article 3 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, qui stipule que l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale. Cependant, la cour a jugé que Mme E... n'avait pas fourni d'éléments probants sur les risques encourus par ses enfants en cas de retour en Arménie.
En conclusion, la décision de la cour a été fondée sur une analyse rigoureuse des faits, des droits invoqués et des dispositions légales applicables, confirmant ainsi la légalité de l'arrêté du préfet.