Résumé de la décision :
M. B..., associé à hauteur de 30 % dans la société civile immobilière (SCI) d'Aboville, a contesté un jugement du tribunal administratif qui avait rejeté sa demande de décharge d'impositions à l'égard de revenus fonciers non déclarés pour les années 2010 à 2012. M. B... estimait que ce refus était fondé sur un comportement frauduleux de l'actionnaire majoritaire de la SCI et qu'il devait être protégé par des principes constitutionnels concernant son droit de propriété. Cependant, la cour a rejeté sa requête, confirmant la décision du tribunal administratif et plaidant que les moyens soulevés n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents :
1. Irrecevabilité des moyens tirés de la Constitution : Le juge a rejeté l'argument selon lequel l'article 8 du code général des impôts portait atteinte au droit de propriété sans qu'il soit présenté dans un mémoire distinct. La cour a affirmé que « les dispositions de l'article 8 du code général des impôts seraient contraires à la Constitution » étaient irrecevables, faute d'une présentation adéquate (paragraphe 2).
2. Non-conformité à une norme constitutionnelle : La cour a souligné qu’elle n'était pas en mesure de se prononcer sur la non-conformité de la loi à une norme de valeur constitutionnelle, écartant ainsi les arguments de M. B... fondés sur des atteintes à son droit de propriété garanti par l'article 17 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (paragraphe 3).
3. Inopérance du moyen subsidiaire : Concernant l'article R. 256-2 du livre des procédures fiscales, le juge a estimé que, comme cet article n'avait pas été appliqué dans le cas d'espèce, l'argument tiré de son inapplicabilité était inopérant (paragraphe 4).
Interprétations et citations légales :
1. Code général des impôts - Article 8 : Cet article établit une présomption de jouissance des parts sociales en cas de revenus fonciers réalisés par une SCI. Le requérant, M. B..., conteste cette présomption et soutient qu’elle constitue une atteinte à ses droits de propriété. Cependant, la cour a constaté que "l'application [...] de l'article 8 du code général des impôts [...] doit être écartée" en raison de son caractère normatif et de la non-conformité avec les exigences de la procédure de contestation (paragraphe 3).
2. Déclaration des droits de l'homme et du citoyen - Article 17 : Cet article garantit le droit de propriété. Malgré les arguments de M. B..., la cour a affirmé que les règles fiscales étaient conformes à cet article, rejetant toute interprétation qui pourrait les considérer comme constitutives d'une atteinte injustifiée (paragraphe 3).
3. Ordonancement des voies de recours - Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 : La cour précise que selon l'article 23-5, les moyens tirés de la violation de dispositions constitutionnelles doivent être présentés dans un mémoire distinct, ce qui a conduit à l’irrecevabilité des arguments soulevés par M. B..., renforçant ainsi le formalisme requis par la démarche judiciaire.
La décision conclut que M. B... n’a pas été fondé à demander la décharge des impositions supplémentaires, et la requête a été rejetée dans son intégralité.