Résumé de la décision
M. C... D..., un ressortissant malien, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif de Nantes du 30 janvier 2015, qui avait rejeté sa demande d'annulation d'une décision de la commission de recours contre les refus de visa. La commission avait refusé de délivrer des visas de long séjour en France pour les enfants de M. D..., Mamadou et Tibilé, en raison d'anomalies et incohérences dans les documents d'état civil. M. D... a soutenu que cette décision violait l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme. La cour a confirmé le jugement initial, rejetant les arguments de M. D... et ses conclusions concernant l'injonction de délivrance des visas ainsi que les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Erreur d'appréciation : La cour a écarté l'argument de M. D... selon lequel la décision contestée était entachée d'une erreur d'appréciation. Elle a souligné que l'appel ne contenait pas de nouveaux éléments probants, précisant : "les moyens tirés de ce que la décision contestée est entachée d'une erreur d'appréciation... sans apporter de précisions nouvelles."
2. Respect de l'article 8 de la CEDH : La cour a refusé de considérer que la décision violait l'article 8 de la convention européenne des droits de l'homme, qui protège le droit au respect de la vie familiale. M. D... n'a pas réussi à démontrer que ses liens familiaux étaient suffisamment établis pour justifier l'octroi des visas.
3. Injonction sous astreinte : Les demandes d'injonction de M. D... ont aussi été rejetées sur la base que le rejet de sa requête n'appelait aucune mesure d'exécution, de sorte qu'aucune injonction ne pouvait être ordonnée.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la CEDH : La cour a mentionné l'article 8 pour souligner que, pour qu'il soit invoqué avec succès, le requérant doit établir des liens familiaux clairs et authentiques, ce qui au cas présent n’a pas été prouvé. Cet article stipule : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance."
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : La demande de M. D... concernant le versement de frais n’a pas été acceptée car, selon le jugement, l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance. Le texte de L. 761-1 indique : "Dans les litiges où la partie perdante est l'État, les frais exposés et non compris dans les dépens ne peuvent être mis à sa charge que dans les cas prévus par la loi."
Cette décision illustre la rigueur des exigences administratives en matière de visa, notamment en ce qui concerne l'authenticité des documents d'état civil, tout en équilibrant les droits familiaux sous la CEDH.