Résumé de la décision :
Le GAEC du Vieux Puits a contesté une décision du tribunal administratif de Caen, qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral autorisant le GAEC Mirbel à exploiter des terres agricoles. Le GAEC du Vieux Puits soutenait que cet arrêté avait été pris en méconnaissance de certaines dispositions du code rural et de la pêche maritime, notamment celles issues de la loi du 13 octobre 2014 concernant l'impact sur les ressources humaines des exploitations. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que les dispositions contestées n'étaient pas applicables lors de la demande d'autorisation, et a condamné le GAEC du Vieux Puits à payer 1 500 euros de frais à l'autre partie.
Arguments pertinents :
1. Applicabilité des dispositions législatives : La cour a statué que les dispositions du code rural et de la pêche maritime issues de la loi du 13 octobre 2014 n'étaient pas applicables à la demande d'autorisation d'exploiter présentée par le GAEC Mirbel avant l'entrée en vigueur du schéma directeur régional des exploitations agricoles. Elle a cité que "le contrôle des structures s'applique selon les modalités, les seuils et les critères définis par le schéma directeur des structures agricoles de chaque département" jusqu'à l'entrée en vigueur du nouveau schéma, confirmant ainsi que le préfet n'avait pas méconnu le cadre législatif.
2. Impact sur le nombre de salariés : Le GAEC du Vieux Puits a affirmé que le préfet avait omis de considérer l'impact de l'autorisation sur le nombre de salariés selon l'article L. 331-3-1 du code rural et de la pêche maritime. La cour a rejeté cet argument en rappelant que ce dispositif n'était pas d'application en raison de la date à laquelle la demande avait été faite et que, par conséquent, le préfet n'avait pas commis d'erreur.
Interprétations et citations légales :
1. Code rural et de la pêche maritime - Article L. 312-1 : Ce texte stipule que "le schéma directeur régional des exploitations agricoles fixe les conditions de mise en œuvre" des contrôles sur les structures des exploitations. La cour a interprété cet article dans le sens où il subordonne l'application des dispositions législatives nouvelles à la mise en place effective des schémas directeurs.
2. Loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014 - Article 93 (IX) : Comme énoncé, cet article indique que "les schémas directeurs régionaux des exploitations agricoles sont arrêtés dans un délai d'un an" et que, jusqu'à cette entrée en vigueur, les modalités définies par les schémas départementaux doivent s'appliquer. Cela a été un fondement essentiel dans la décision de la cour, affirmant que le cadre législatif en matière d'autorisation d'exploiter ne s'appliquait pas au cas du GAEC Mirbel.
La décision, en consolidant la distinction entre la période d'application des anciennes règles par rapport aux dispositions introduites par la loi de 2014, souligne l'importance des schémas directeurs dans la régulation des exploitations agricoles.