Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme E..., ressortissante mongole, a contesté un arrêté du préfet des Côtes d'Armor du 13 juillet 2018, lui refusant un titre de séjour et l'obligeant à quitter le territoire français. Elle a vu son recours rejeté par le tribunal administratif de Rennes le 5 novembre 2018. En appel, Mme E... conteste cette décision, en considérant que ses droits, notamment en matière de vie familiale et des droits de l'enfant, n'ont pas été respectés. Toutefois, la cour d’appel a confirmé le jugement du tribunal administratif, estimant que les décisions contestées n’étaient pas illégales et que la requérante ne justifiait pas de raisons suffisantes pour annuler les décisions d’éloignement.
Arguments pertinents
1. Droits de l’enfant et vie familiale : Mme E... fait valoir que ses enfants, nés et scolarisés en France, constituent un argument fort en faveur de son droit à un titre de séjour. Cependant, la cour souligne que la possibilité de reconstituer la cellule familiale dans un autre pays affaiblit cet argument. La cour indique : "Mme E... ne conteste pas la possibilité de reconstituer avec son époux... leur cellule familiale dans un pays autre que la France."
2. Circulaires et droits invocables : La requérante invoque la circulaire du 28 novembre 2012 du ministre de l'intérieur, mais la cour répond qu'elle ne peut pas s'en prévaloir et que les conditions pour l’obtention du titre de séjour ne sont pas remplies. La cour écrit qu'elle "n'est pas fondée à invoquer l'illégalité de la décision de refus de titre de séjour à l'encontre de la décision portant obligation de quitter le territoire français."
3. Erreur manifeste d’appréciation : La requérante allègue une erreur manifeste dans l’appréciation de ses conséquences sur sa situation personnelle. La cour conclut que cette allégation est infondée et rejette cette assertion : "Cette dernière décision n'a été prise en méconnaissance ni des stipulations de l'article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales ni des dispositions... de l'article L. 313-14 du code de l'entrée et du séjour des étrangers."
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme :
La cour s'appuie sur l'article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale) pour examiner les conséquences sur la vie de Mme E.... Toutefois, elle affirme que la décision du préfet est conforme à cette convention, car les conditions de vie familiale peuvent être reconstituées ailleurs.
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
La cour se réfère à plusieurs articles du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, notamment:
- Article L. 313-11, 7°, qui précise les conditions de délivrance d’un titre de séjour.
- Article L. 313-14, précisant les critères de régularité pour un étranger souhaitant continuer sa vie en France. La cour déclare que Mme E... ne remplit pas ces conditions.
3. Convention internationale relative aux droits de l'enfant :
La cour aborde également les stipulations de l'article 3-1, qui stipule que "dans toutes les décisions concernant les enfants, l'intérêt supérieur de celui-ci doit être une considération primordiale". Toutefois, la cour conclut que les éléments présentés par la requérante ne sont pas suffisants pour établir une atteinte à l'intérêt supérieur des enfants dans le cadre de l'éloignement de leur mère.
En conclusion, la cour rejette la requête de Mme E..., confirmant ainsi le jugement du tribunal administratif et les décisions du préfet, tout en réaffirmant que les droits invoqués ne sont pas suffisants pour remettre en question l'arrêté contesté.