Résumé de la décision
Dans l'affaire N° 20NT00449, Mme B... A..., ressortissante guinéenne, conteste une décision du préfet de Maine-et-Loire l'assignant à résidence et lui imposant des obligations de pointage. Elle s'oppose notamment à la fréquence de ces pointages, arguant qu'elle est enceinte et souffre de complications. Le tribunal administratif de Nantes a rejeté sa demande d'annulation de cette décision par jugement n° 2000563 du 21 janvier 2020. Par conséquent, la cour a confirmé ce jugement en rejetant la requête de Mme A..., en considérant qu'elle n'a pas apporté de preuves suffisantes pour justifier qu'elle ne pouvait respecter ces obligations.
Arguments pertinents
1. Disproportionnalité de l'obligation de pointage : Mme A... soutient que l'obligation de se présenter au commissariat tous les lundis, mercredis et jeudis à 8 heures du matin est manifestement disproportionnée compte tenu de sa grossesse et de son état de santé. Cependant, le tribunal a rejeté cet argument, considérant que l’intéressée n’a pas démontré que sa condition médicale justifiait cette allégation.
- "Elle n'apporte donc aucun élément de nature à établir que sa grossesse présenterait des complications et l'exposerait à un état de fatigue incompatibles avec des trajets trihebdomadaires."
2. Erreurs manifestes d’appréciation : Le tribunal a conclu que l’assignation à résidence n’était pas entachée d’erreurs manifestes d’appréciation, affirmant que Mme A... ne justifiait pas un besoin d’allègement de ses obligations.
- "L'unique moyen soulevé tiré de l'erreur manifeste d'appréciation doit être écarté."
3. Consistance légale de l’assignation : Le jugement affirme que la décision d'assignation à résidence était conforme aux dispositions du code de l'entrée et du séjour des étrangers, notamment selon l’article L. 561-2 qui encadre de telles mesures.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 561-2 : Cet article précise que l'assignation à résidence peut être prononcée pour un étranger qui doit se soumettre à une mesure de transfert, et qu'elle peut s'accompagner de conditions de pointage.
- Citation pertinente : "L'autorité administrative peut prendre une décision d'assignation à résidence à l'égard de l'étranger qui ne peut quitter immédiatement le territoire français mais dont l'éloignement demeure une perspective raisonnable..."
2. Conditions de l'assignation à résidence : Selon l'article R. 561-2, l'autorité administrative doit définir le périmètre de mouvement et la fréquence de pointage pour l'étranger assigné à résidence, sans que cela soit excessif.
- "Elle détermine le périmètre dans lequel l'étranger assigné à résidence est autorisé à circuler et lui désigne le service auquel il doit se présenter, selon une fréquence qu'il fixe dans la limite d'une présentation par jour."
3. Justification des mesures prises : L’assignation à résidence doit être justifiée et motivée, conformément à l'article L. 561-1, et le tribunal a constaté que cette exigence a bien été respectée dans la décision du préfet.
- "La décision d'assignation à résidence est motivée. Elle peut être prise pour une durée maximale de six mois, renouvelable une fois..."
Conclusion
La décision confirme le rejet de la demande de Mme A..., considérant que ses arguments concernant la disproportionnalité des mesures imposées sont infondés et que le cadre légal encadrant l'assignation à résidence a été respecté. Cette affaire illustre l'importance de la nécessité d'appuyer les demandes d'allègement des obligations légales par des preuves médicales solides.