Résumé de la décision
Mme C..., réfugiée statutaire, a contesté la décision du 30 avril 2015 de la commission de recours contre les décisions de refus de visa d'entrée en France, qui a rejeté la demande de visa de long séjour pour ses deux fils, A... et Davio Jacinto Pedro. Le tribunal administratif de Nantes a rejeté sa demande le 9 octobre 2017. En appel, la cour a confirmé ce jugement, considérant que les documents fournis par Mme C... ne permettaient pas d'établir le lien de filiation avec ses enfants, et que les motifs de refus étaient justifiés.
Arguments pertinents
1. Absence de preuve du lien de filiation : La cour a souligné que les documents d'état civil fournis par Mme C..., notamment les "Cédula pessoal", n'avaient pas de valeur probante suffisante pour établir le lien de filiation. La note du ministère des relations extérieures de la République d'Angola indiquait que ce document était à usage interne et devait être rejeté par les autorités étrangères.
> "Les actes produits par la requérante sont dépourvus de valeur probante et ne permettent pas d'établir la réalité des liens de filiation revendiqués."
2. Possession d'état non établie : Mme C... a tenté de prouver une possession d'état en affirmant entretenir des relations avec ses enfants via les réseaux sociaux et en leur envoyant de l'argent. Cependant, la cour a noté qu'elle n'a fourni aucune preuve tangible de ces relations.
> "Mme C... ne démontre pas l'existence d'une situation de possession d'état."
3. Violation des droits de l'homme : La cour a également rejeté l'argument selon lequel le refus de visa violait l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme et l'article 3-1 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant, en raison de l'absence de preuve du lien de filiation.
> "En l'absence d'établissement du lien de filiation, Mme C... n'est pas fondée à invoquer la méconnaissance des stipulations de l'article 8 de la convention européenne."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 111-6 : Cet article stipule que la vérification des actes d'état civil étrangers doit être effectuée selon les conditions définies par le Code civil. Cela implique que la valeur probante des documents peut être contestée.
> "La vérification de tout acte d'état civil étranger est effectuée dans les conditions définies par l'article 47 du code civil."
2. Code civil - Article 47 : Cet article précise que les actes d'état civil établis à l'étranger font foi, sauf preuve du contraire. Cela signifie que l'administration peut contester la validité de ces documents.
> "Tout acte de l'état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d'autres actes ou pièces établissent que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité."
3. Contrôle du juge administratif : La cour a affirmé que le juge administratif doit former sa conviction sur la base de l'ensemble des éléments fournis par les parties, ce qui a été appliqué dans l'examen des documents fournis par Mme C....
> "Il appartient au juge administratif de former sa conviction au vu de l'ensemble des éléments produits par les parties."
En conclusion, la décision de la cour a été fondée sur l'absence de preuves suffisantes établissant le lien de filiation entre Mme C... et ses enfants, ainsi que sur le respect des normes juridiques en matière de vérification des documents d'état civil étrangers.