Résumé de la décision
La cour examine la requête de M. et Mme D..., qui demandent l'annulation d'une décision de la commission de recours contre les refus de visa d'entrée en France pour leur enfant Lina, dont ils sont les tuteurs légaux depuis 2013. Ils contestent le rejet de cette demande, arguant que leurs conditions d'accueil étaient suffisantes et que leur situation financière avait été mal appréciée. La cour rejette leur requête, confirmant la légalité de la décision administrative en se fondant sur l'insuffisance des ressources des requérants à la date du rejet.
Arguments pertinents
1. Conditions matérielles d'accueil : La cour retient que les revenus de M. et Mme D... en 2014 étaient largement insuffisants pour accueillir un enfant dans de bonnes conditions. Les requérants n'ont pas réussi à démontrer que leurs ressources avaient changé de manière significative depuis cette date.
Citation pertinente : "les ressources dont disposaient M. et Mme D...n'étaient pas suffisantes pour accueillir dans de bonnes conditions un enfant en France."
2. Intérêt supérieur de l'enfant : La cour fait référence à l'intérêt de l'enfant en soulignant que ce principe n'implique pas automatiquement la délivrance d'un visa. Elle confirme que l'administration peut se fonder sur des critères tels que l'ordre public et les conditions d'accueil.
Citation pertinente : "Cette circonstance, postérieure à la décision attaquée, est en tout état de cause, sans incidence, la légalité de cette dernière s'appréciant au regard des circonstances de droit et de fait existant à la date à laquelle elle a été prise."
3. Validité de la kafala : La cour indique qu'il n'est pas nécessaire de se prononcer sur la validité de l'acte de kafala, car les arguments des requérants concernant leurs conditions d'accueil suffisent à justifier le rejet de leur requête.
Citation pertinente : "sans qu'il soit besoin de se prononcer sur la validité de l'acte de kafala... M. et Mme D...ne sont pas fondés à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Nantes a rejeté leur demande."
Interprétations et citations légales
1. Intérêt de l'enfant : La cour applique le principe de l'intérêt supérieur de l'enfant tel que stipulé dans la Convention internationale relative aux droits de l'enfant (CIDE). Elle souligne que ce principe n'est pas synonyme de délivrance automatique de visa.
Citation : "l'intérêt d'un enfant est en principe de vivre auprès de la personne [...] qui est titulaire à son égard de l'autorité parentale."
2. Conditions d'accueil : La cour se réfère aux critères d'appréciation des conditions d'accueil d'un enfant en France stipulés dans le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Elle indique que des considérations économiques peuvent être prises en compte pour trancher sur la délivrance du visa.
Citation : "l'autorité chargée de la délivrance des visas peut se fonder [...] sur le motif tiré de ce que les conditions d'accueil de celui-ci en France seraient, compte tenu notamment des ressources et des conditions de logement du titulaire de l'autorité parentale, contraires à son intérêt."
3. Contrôle de l'administration : La cour exerce un contrôle normal sur l’administration dans l'appréciation de l'intérêt de l'enfant.
Citation : "le juge de l'excès de pouvoir exerce un contrôle normal sur l'appréciation par l'administration de l'intérêt de l'enfant."
Conclusion
La décision de la cour confirme que le rejet de la demande de visa pour Lina était justifié, basé sur une évaluation correcte des ressources et des conditions d'accueil de M. et Mme D... à la date de la décision. La protection de l'intérêt supérieur de l'enfant reste un critère fondamental, mais ne doit pas ignorer les réalités matérielles et économiques des requérants.