Résumé de la décision :
La cour a été saisie d'un recours par le ministre d'État, ministre de l'intérieur, qui demandait le sursis à l'exécution d'un jugement du tribunal administratif de Nantes du 5 juin 2018, ayant annulé une décision administrative concernant la délivrance de visas à deux enfants. Le ministre a fait valoir que les documents d'état civil fournis ne prouvaient pas le lien familial allégué. La cour a accepté la demande de sursis, considérant que l'erreur d'appréciation du tribunal sur les éléments de filiation, en l'absence de possession d'état, était de nature à justifier le rejet des conclusions de l'appel et a donc ordonné le sursis à exécution du jugement.
Arguments pertinents :
1. Erreur d’appréciation : La cour a retenu que "le moyen énoncé dans le recours du ministre de l'intérieur, tiré de l'erreur d'appréciation du tribunal à avoir retenu que les actes d'état-civil... établissaient l'existence d'un lien de filiation", étaient sérieux, ce qui justifiait le sursis à l’exécution.
2. Absence de possession d'état : La cour a noté "l'absence de possession d'état établie", renforçant ainsi l'argument du ministre selon lequel les documents fournis étaient insuffisants pour établir le lien familial.
3. Application des dispositions légales : En vertu de l'article R. 811-15 du code de justice administrative, la cour a conclu qu'il est possible d'ordonner un sursis à l'exécution d'un jugement si les moyens invoqués apparaissent sérieux.
Interprétations et citations légales :
1. Code de justice administrative - Article R. 811-15 : Cet article stipule que "lorsqu'il est fait appel d'un jugement de tribunal administratif prononçant l'annulation d'une décision administrative, la juridiction d'appel peut, à la demande de l'appelant, ordonner qu'il soit sursis à l'exécution de ce jugement." Cela établit la base légale pour le sursis demandé par le ministre.
2. Absence de possession d'état : La cour a souligné que la possession d'état, qui pourrait établir le lien de filiation, était nécessaire, ce qui n'a pas été prouvé dans le dossier. Cela fait référence à un principe de droit qui requiert des preuves tangibles pour établir des liens familiaux juridiques.
3. Importance des éléments de preuve : En affirmant que les "documents d'état-civil fournis ne permettent pas d'établir le lien familial", la cour a souligné l'importance cruciale des éléments de preuve dans les décisions relatives à l'état civil et au droit de séjour.
Cette décision illustre donc l'importance des preuves documentaires et des critères juridiques rigoureux requis pour établir des liens de filiation dans le cadre du droit de l'immigration et de la protection des droits de l'enfant.