Résumé de la décision
La décision concerne un litige opposant M. et Mme E... ainsi que Mme C... à la commune de Quiberon et à la société Quiberon Kermorvan, suite à l'annulation d'un permis de construire délivré pour deux immeubles collectifs de trente logements. La cour administrative a décidé d'annuler le jugement du tribunal administratif de Rennes qui avait rejeté la demande d'annulation du permis de construire, en raison de l'illégalité persistante du permis initial, qui n'avait pas été régularisé malgré une tentative de demande de permis modificatif rejetée par la commune. La cour a également ordonné le versement d'une somme de 1 500 euros aux requérants pour couvrir leurs frais de justice.
Arguments pertinents
1. Illégalité persistante : La cour a affirmé que les vices des permis de construire n'ont pas été purgés à l'issue des procédures de régularisation offertes par l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme. En effet, la commune a rejeté la demande de permis modificatif, ce qui implique que "les illégalités entachant le permis de construire du 19 juillet 2017 n'ont pas été purgées".
2. Surseoir à statuer : En application de l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme, la cour a expliqué qu'elle est en droit de surseoir à statuer pour permettre la régularisation d'éventuels vices. Toutefois, le refus du permis modificatif a conduit à l'annulation du permis initial.
3. Droits des requérants : Il a été reconnu que M. et Mme E... et Mme C... étaient fondés à contester le précédent jugement et que leur demande d'annulation n'était pas irrecevable, car "c'est à tort que, par le jugement du 14 juin 2019, le tribunal administratif de Rennes a rejeté leur demande".
Interprétations et citations légales
Article L. 600-5-1 du code de l'urbanisme : Cet article permet au juge administratif de constater des vices de légalité pouvant être régularisés et de surseoir à statuer. Il stipule : "le juge administratif qui, saisi de conclusions dirigées contre un permis [...] estime, [...] qu'un vice entraînant l'illégalité de cet acte est susceptible d'être régularisé, sursoit à statuer". Dans la décision, ce cadre légal a été utilisé pour analyser les possibilités de régularisation du permis de construire, mais a montré leurs limites malgré la procédure offerte.
Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article régit les frais exposés lors des litiges. La cour a noté : "les dispositions de l'article L. 761-1 [...] font obstacle à ce que soit mis à la charge des requérants [...] le versement des sommes que la commune de Quiberon et la société Quiberon Kermorvan demandent". Cela renforce le droit des requérants à obtenir compensation pour les frais de justice.
La décision constitue un exemple significatif de la mise en œuvre des normes de droit public et des mécanismes juridiques visant à garantir la légalité des permis de construire. Elle souligne l'importance de la transparence et de la conformité légale dans les autorisations d'urbanisme.