Résumé de la décision :
M. B..., ressortissant érythréen, a demandé l'annulation d'un jugement du tribunal administratif de Rennes qui rejetait sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet d'Ille-et-Vilaine du 12 mars 2018, ayant ordonné son transfert aux autorités allemandes pour l'examen de sa demande d'asile. M. B... a argué qu'il risquait des persécutions s'il était refoulé en Erythrée, but le tribunal a rejeté ses conclusions au motif qu'aucune preuve ne démontrait que l'Allemagne ne lui assurerait pas une protection adéquate.
Arguments pertinents :
1. Sur le risque en Erythrée : La cour a jugé que le moyen tiré des persécutions potentielles en Erythrée était inopérant, car la décision contestée ne prévoyait pas son retour direct dans son pays d'origine. La cour a précisé que « aucun élément du dossier ne permet d'affirmer que la procédure d'asile en Allemagne n'offrirait pas les garanties suffisantes ».
2. Sur l'évaluation des risques : En appliquant l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, la cour a affirmé que « les autorités allemandes, responsables de l'examen de sa demande d'asile, seront tenues de procéder à une évaluation des risques encourus ».
3. Sur l'injonction : La cour a également rejeté les demandes d'injonction, considérant qu'une décision de rejet de la requête ne nécessitait pas d’exécution.
4. Sur les frais liés au litige : La cour a évoqué que « l'État n'est pas la partie perdante dans la présente instance », ce qui rend impossible sa mise à la charge de l'État pour les demandes de frais.
Interprétations et citations légales :
1. Référence à la Convention européenne des droits de l'homme : « Nul ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants » (Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, Article 3). Ce cadre légal a été essentiel pour copier les arguments relatifs au traitement que M. B... pourrait subir en cas de retour en Erythrée.
2. Règlement (UE) n° 604/2013 : Ce texte réglemente les conditions de détermination de l'État responsable de l'examen des demandes d'asile dans l'Union européenne. M. B... a été soumis à ce règlement par le biais de la procédure Eurodac, qui établit les responsabilités des États membres en matière d'accueil des demandes d'asile.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article régit la prise en charge des frais de justice. La cour a précisé que la mise à la charge de l'État n'était pas applicable : « Les dispositions de l'article L. 761-1 ne permettent pas de mettre à la charge de l'Etat des frais quand il n'est pas la partie perdante. »
4. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 : Qui stipule des conditions relatives à l'aide juridictionnelle, a également été mentionnée pour justifier le rejet de la demande d'indemnisation des frais.
En conclusion, la décision de la cour établit une jurisprudence claire sur la responsabilité des États membres en matière de traitement des demandes d'asile, tout en respectant les droits fondamentaux des demandeurs. Elle renforce l'idée que les risques de persécution doivent être évalués dans le cadre des réglementations européennes et des standards internationaux des droits de l'homme.