Résumé de la décision
La Société immobilière de développement urbain a sollicité un permis de construire, accompagné d'une autorisation d'exploitation commerciale, pour transformer un local en un supermarché à Paris. Bien que la commission départementale d'aménagement commercial ait émis un avis défavorable, la commission nationale a rendu un avis favorable, et la mairie a accordé le permis. La société Lidl a contesté cet arrêté, arguant de l'incompétence de son auteur. La Cour administrative a rejeté la requête de Lidl, considérant que le permis et l'autorisation d'exploitation étaient valides, et a condamné Lidl à verser 1 500 euros à la Société immobilière de développement urbain pour les frais de justice.
Arguments pertinents
1. Incompétence de l'auteur de l'acte : Lidl contestait la légitimité de la signature du permis de construire, se fondant sur le fait que la délégation de signature n'avait pas été transmise au représentant de l'État. Cependant, le tribunal a requalifié cette assertion en indiquant qu'« il ressort des pièces produites... que l'arrêté du 18 juin 2018... a été transmis au représentant de l'Etat, ce qui écarte le moyen tiré de l'incompétence ».
2. Décision sur les frais : En vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, la Cour a précisé que « la Ville de Paris, qui n'a pas la qualité de partie perdante, ne doit pas verser de frais » à Lidl, et a enjoigné Lidl de payer à la Société immobilière de développement urbain une somme de 1 500 euros pour couvrir les frais engagés.
Interprétations et citations légales
1. Transmission de la délégation de signature : L'article L. 761-1 du code de justice administrative est fondamental dans cette décision, car il précise les responsabilités financières des parties concernant les frais de justice. La cour a statué clairement que la Ville de Paris ne peut être considérée comme la partie perdante parce qu'elle avait donné son soutien à la demande de permis. Cela souligne l'application stricte de la notion de « partie perdante », qui est essentielle à la compréhension des obligations financières en matière de litiges administratifs.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine..."
2. Validité du permis accordé : La cour s’est appuyée sur la transmission correcte des documents pour écarter les arguments de Lidl concernant la légitimité de l’arrêté. Cet aspect souligne l'importance de la réglementation administrative et de la rigueur dans la procédure de délégation :
- Code général des collectivités territoriales - Article à préciser : Bien que non mentionné explicitement, l'existence de règles claires gouvernant la délégation de pouvoir dans les collectivités territoriales est implicite dans la décision, soulignant la responsabilité des élus et agents dans la prise de décisions administratives.
En résumé, la décision du tribunal établit non seulement la légitimité de l’arrêté de permis de construire, mais clarifie également les implications financières pour les parties en cas de litige, en se basant sur des procédures administratives rigoureuses et des principes de droit bien établis.