Résumé de la décision
M. et Mme B... ont fait appel d'une ordonnance du Tribunal administratif de Paris qui avait rejeté leur demande visant à annuler une décision implicite de l'administration fiscale. Cette décision refusait de reconnaître l'irrégularité d'une procédure fiscale qui avait été menée contre eux pour les années 2007 et 2008. La Cour a annulé l'ordonnance précédente, soulignant que celle-ci était irrégulière et que M. et Mme B... n'avaient pas été soumis à une imposition. Par conséquent, la Cour a rejeté la demande d'annulation, ainsi que toutes les conclusions connexes des requérants.
Arguments pertinents
1. Droit au recours juridictionnel effectif : M. et Mme B... ont soutenu que leur droit à un recours effectif, garanti par l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et l'article 6 § 1 de la Convention européenne des droits de l'homme, n'avait pas été respecté.
2. Irrecevabilité de la demande initiale : La Cour a relevé que la question de l'irrecevabilité ne devrait pas avoir été tirée uniquement de l'absence d'une disposition imposant à l'administration fiscale de reconnaître l'irrégularité d'une procédure. Le vice-président de la 1ère section du Tribunal administratif de Paris a été critiqué pour avoir rejeté la demande pour irrecevabilité sans examiner leur fondement.
3. Absence d'imposition : La Cour a soutenu que, en l'absence d'une imposition résultant de la procédure contestée, M. et Mme B... ne pouvaient demander à l'administration de reconnaître l'irrégularité de cette procédure, ce qui a conduit au rejet de leur demande. Ils n'avaient, par conséquent, pas d'intérêt à agir.
Interprétations et citations légales
1. Sur le droit au recours effectif :
- La Cour a confirmé que le droit au recours juridictionnel est un principe fondamental, mais ce droit doit s'exercer dans le cadre des dispositions législatives applicables.
- Citation : "l'article 16 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 impose un droit au recours juridictionnel effectif".
2. Sur la régularité d'une procédure fiscale :
- Il a été rappelé que la légitimité d'une procédure d'imposition doit se mesurer en regard des conséquences fiscales qui en découlent.
- Code général des impôts - Article L. 101 : "Aucune disposition législative ou réglementaire ne contraint l'administration à reconnaître qu'une procédure n'ayant donné lieu à aucune imposition est irrégulière".
3. Sur l'irrecevabilité :
- La décision initiale, selon la Cour, était irrégulière en raison d'un raisonnement fondamentalement erroné sur les conditions permettant l'annulation d'une décision administrative.
- En conséquence, la Cour a estimé que l'absence d'imposition justifiait le rejet de la demande de reconnaissance d'irrégularité, sans nécessiter une analyse plus approfondie de la question de recevabilité.
En somme, cette décision illustre la nécessité pour les requérants de démontrer à la fois un intérêt à agir et la légitimité d'une demande de reconnaissance d'irrégularité face aux procédures fiscales, ainsi que l'importance de respecter le cadre législatif existant.