Résumé de la décision :
M. C... a interjeté appel d'une ordonnance du Tribunal administratif de Paris qui avait rejeté sa demande d'indemnisation de 1 274 euros pour préjudice subie à cause d'un dysfonctionnement des services de la préfecture de police lors de l'enlèvement de son véhicule. Le Tribunal a déclaré la demande tardive et donc manifestement irrecevable. La Cour administrative d'appel, après examen, a constaté que l'affaire relevait de la compétence du Conseil d'État en tant qu'appel de pourvoi en cassation, et a décidé de transmettre l'affaire à cette juridiction.
Arguments pertinents :
1. Tardivité de la demande : M. C... a soutenu que sa requête de première instance n'était pas tardive. L'argument est pertinent car il touche au respect des délais de recours, un élément fondamental du droit administratif. La décision de rejet de la première instance a été fondée sur l'article R. 222-1 du code de justice administrative, qui permet aux magistrats de rejeter les requêtes manifestement irrecevables.
2. Faute de l’État : M. C... a affirmé la responsabilité de l'État en raison d'un dysfonctionnement, soutenant que la préfecture de police n'a pas enregistré son véhicule dans le fichier des véhicules déplacés, ce qui l’a empêché de retrouver son véhicule. Ici, le lien de causalité entre la faute et le préjudice subit est central pour établir la responsabilité de l'administration.
3. Compétence du tribunal : La Cour a confirmé que le montant réclamé (1 274 euros) relevait de la compétence du tribunal administratif en premier et dernier ressort, selon l'article R. 811-1 et R. 222-14 du code de justice administrative.
Interprétations et citations légales :
1. Compétence des juridictions administratives : L’article R. 811-1 du code de justice administrative stipule clairement que les décisions des tribunaux administratifs en matière d'indemnisation sont en premier et dernier ressort, sauf exception liée à des contrats de la commande publique. Cette précision est cruciale pour comprendre la répartition des compétences entre le tribunal administratif et le Conseil d'État.
- Code de justice administrative - Article R. 811-1 : "Toute partie présente dans une instance devant le tribunal administratif... peut interjeter appel contre toute décision juridictionnelle..."
2. Causes de rejet de requêtes : L’article R. 222-1 énonce les motifs pour lesquels des requêtes peuvent être jugées manifestement irrecevables, y compris le non-respect des délais. Cela implique que chaque requérant doit veiller au respect des délais pour éviter une irrecevabilité de sa demande.
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : "Les présidents de tribunal administratif... peuvent, par ordonnance : (...) 4° Rejeter les requêtes manifestement irrecevables..."
3. Responsabilité de l'État : La possibilité d'engager la responsabilité de l'État pour un désagrément lié à son dysfonctionnement administratif est solidifiée par la jurisprudence qui reconnaît la faute de service comme cause d'indemnisation.
La jurisprudence et les règles applicables à la responsabilité administrative soulignent l'importance de la diligence dans le traitement des demandes d'indemnisation. En l'espèce, la décision a mis en lumière l'importance de bien comprendre les délais et les voies de recours pour les citoyens dans leurs rapports avec l'administration.