Résumé de la décision
Dans l'affaire n° 19PA03113, Mme A... a demandé à la Cour administrative d'appel de Paris d'assurer l'exécution d'un arrêt précédent (n° 17PA02589) qui lui avait accordé une indemnisation de 1 000 euros à la charge de l'État, au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. Mme A... a signalé que cette somme n'avait pas été versée, malgré les décisions de justice, entraînant l'ouverture d'une procédure juridictionnelle. La Cour a finalement rejeté sa demande, en considérant que la somme devait être ordonnancée conformément à la législation applicable.
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Arguments pertinents
1. Non-exécution des décisions judiciaires : La Cour retient que la procédure permettant à Mme A... d'obtenir le paiement de la somme de 1 000 euros, qui lui a été allouée par un arrêt passé en force de chose jugée, est régie par l'article L. 911-9 du code de justice administrative.
> "Lorsqu'une décision juridictionnelle passée en force de chose jugée a condamné l'État au paiement d'une somme d'argent dont le montant est fixé par la décision elle-même, cette somme doit être ordonnancée dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision de justice."
2. Rejet de la demande d'injonction : La Cour a énoncé que, bien que Mme A... ait signalé l'absence de paiement, il incombait à l'État d'ordonnancer le paiement dans le délai légal, et que les conclusions de Mme A... pour obtenir une injonction étaient sans fondement.
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Interprétations et citations légales
La décision se fonde principalement sur l'interprétation de l'article L. 911-9 du code de justice administrative. Cet article établit une procédure claire pour l'exécution des décisions de justice à l'encontre des personnes publiques.
- Implication de la procédure : L'article impose que l'État doit ordonnancer le paiement dans un délai de deux mois, soulignant l'urgence et l'importance d'une exécution rapide des décisions judiciaires.
> "Si la dépense est imputable sur des crédits limitatifs qui se révèlent insuffisants, l'ordonnancement est fait dans la limite des crédits disponibles."
- Absence de délai et mandatement : La cour précise que, en cas de non-exécution dans les délais impartis, le créancier (en l'occurrence, Mme A...) a le droit de demander le mandatement d'office de la somme due.
> "À défaut d'ordonnancement dans les délais mentionnés aux alinéas ci-dessus, le comptable assignataire de la dépense doit, à la demande du créancier et sur présentation de la décision de justice, procéder au paiement."
En somme, la Cour a statué que la législation en vigueur favorisait l'automaticité du paiement d'indemnités allouées par des décisions judiciaires, tout en indiquant que la gestion des crédits impérieux peut influencer les délais de paiement, mais sans annuler l'obligation résultant de la décision judiciaire.