Résumé de la décision
M. D..., ressortissant tunisien, a été placé en garde à vue et a reçu un arrêté du préfet des Hauts-de-Seine le 21 novembre 2018, lui imposant une obligation de quitter le territoire français et une interdiction de retour pendant deux ans. Contestant cet arrêté, M. D... a saisi le Tribunal administratif de Paris, qui a rejeté sa demande le 24 novembre 2018. M. D... a alors interjeté appel. Cependant, le 10 décembre 2018, un récépissé de demande de titre de séjour a été délivré par le préfet de l'Essonne, ce qui a implicitement abrogé l'arrêté contesté. Par conséquent, la cour a jugé que les conclusions de M. D... étaient irrecevables, car dépourvues d'objet, et a rejeté sa requête.
Arguments pertinents
1. Caducité de l'arrêté : La cour a constaté que le récépissé délivré le 10 décembre 2018 a implicitement abrogé l'arrêté du 21 novembre 2018. Cela signifie que l'arrêté n'avait plus d'effet au moment de l'introduction de la requête d'appel, rendant ainsi les conclusions d'annulation irrecevables. La cour a affirmé que "les conclusions tendant à l'annulation de cet arrêté sont dépourvues d'objet à la date d'introduction de la requête".
2. Irrecevabilité des conclusions : En raison de la caducité de l'arrêté, la cour a rejeté non seulement les demandes d'annulation, mais également les demandes d'injonction et celles fondées sur l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui prévoient la possibilité d'une indemnisation des frais de justice.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Bien que la décision ne cite pas directement des articles spécifiques de ce code, elle repose sur le principe que la délivrance d'un récépissé de demande de titre de séjour entraîne l'abrogation des décisions administratives antérieures qui imposent une obligation de quitter le territoire. Cela s'inscrit dans le cadre des droits des étrangers en France, qui sont protégés par ce code.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule que "la partie perdante est condamnée à payer à l'autre partie une somme au titre des frais exposés et non compris dans les dépens". Dans cette affaire, la cour a rejeté la demande de M. D... au titre de cet article, en raison de l'irrecevabilité de ses conclusions.
En conclusion, la décision de la cour repose sur l'effet abrogatif du récépissé de demande de titre de séjour, qui a rendu les demandes de M. D... sans objet, et a ainsi conduit au rejet de sa requête.