Résumé de la décision
La Cour administrative d'appel de Paris a statué sur la demande d'exécution d'un jugement rendu par le Tribunal administratif de Paris le 17 mars 2016, qui avait annulé certaines décisions d'affectation des agents de police. Mme B... a sollicité l'exécution de ce jugement, soutenant qu'elle devait être rétablie dans ses droits en raison de l'illégalité des décisions annulées. Cependant, la Cour a constaté que Mme B... avait obtenu une mutation en mars 2018, et que les sommes dues en réparation des frais de procédure avaient également été versées. Ainsi, la demande d'exécution de Mme B... est devenue sans objet, et il n’y a plus lieu de statuer.
Arguments pertinents
1. Absence de mesures d'injonction : Le ministre de l'intérieur a fait valoir que le jugement du 17 mars 2016 n'imposait aucune mesure d'exécution spécifique, soulignant que l'annulation des décisions concernées ne nécessitait pas de rétablissement de Mme B... dans un poste.
Citation pertinente : "le jugement dont l'exécution est demandée n'implique aucune mesure particulière d'exécution."
2. Mutation de Mme B... : La Cour a pris en compte que Mme B... avait déjà été mutée à la DZPAF Toulouse en mars 2018, ce qui a rendu la procédure d'exécution sans objet.
3. Indemnisation effectuée : La Cour a également noté que la condamnation prononcée au bénéfice de Mme B... pour frais de procédure (1 500 euros) et intérêts (27,99 euros) avait été exécutée.
Citation pertinente : "Il résulte de ce qui précède qu'il n'y a plus lieu de statuer sur la demande d'exécution de Mme B..."
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article L. 911-4: Cet article permet à une partie intéressée de demander l'exécution d'un jugement en cas d'inexécution. Il précise que si le jugement n'indique pas les mesures d'exécution, le tribunal peut les définir. Cependant, dans cette affaire, la Cour a interprété que l'absence de mesures d'injonction attachées à l'annulation de l'affectation et le fait que Mme B... ait déjà été mutée, rendant la demande d’exécution sans objet, illustrent que les dispositions de cet article n’ont pas trouvé application dans cette situation.
- Impact des vices de procédure: La Cour a souligné que le vice de procédure, qui était la raison de l'annulation, n'affectait pas la légalité de la décision de refus de mutation, ce qui montre que même si une décision administrative est annulée pour vice, cela ne conduit pas nécessairement à un rétablissement automatique des droits de la requérante.
En somme, la décision de la Cour administrative d'appel de Paris a été basée sur une analyse des faits concernant la mutation de Mme B..., l'absence de mesures spécifiques d'exécution dans le jugement annulé, et l'exécution des condamnations pour frais de procédure, ce qui a permis d'aboutir à la conclusion qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur la demande d’exécution.