Résumé de la décision
M. B... F... et Mme D... C... épouse F..., avocats et cogérants de la SELARL Voxlaw, ont contesté la requalification par l'administration fiscale de leurs redevances de marque, initialement déclarées comme bénéfices non commerciaux, en bénéfices industriels et commerciaux. Ils ont demandé la restitution des cotisations d'impôt sur le revenu versées à tort pour les années 2009, 2010 et 2011, ainsi que le bénéfice du régime micro-BIC. Le Tribunal administratif a rejeté leur demande, confirmant la requalification et l'inapplicabilité du régime micro-BIC. En appel, la cour a également rejeté leur requête, considérant que les conditions pour bénéficier de l'abattement de 50 % n'étaient pas remplies.
Arguments pertinents
1. Requalification des redevances : Les requérants ont accepté la requalification de leurs redevances en bénéfices non commerciaux, mais ont contesté l'imposition en tant que bénéfices industriels et commerciaux. La cour a confirmé que les redevances perçues constituaient des bénéfices industriels et commerciaux, en se basant sur le contrat de licence de marque.
> "Ces redevances constituant le produit des redevances de licence de marque commerciale, elles relèvent pour leur imposition... de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux."
2. Application du régime micro-BIC : Les requérants ont soutenu qu'ils avaient droit au régime micro-BIC, mais la cour a constaté que leur chiffre d'affaires dépassait les plafonds fixés par la loi, rendant ce régime inapplicable.
> "Le chiffre d'affaires annuel total résultant de l'activité de l'entreprise de concession de jouissance de licence de marque... a dépassé le plafond de chiffre d'affaires fixé par les dispositions précitées."
3. Restitution des cotisations : La demande de restitution des cotisations d'impôt sur le revenu a été rejetée, car les requérants n'étaient pas fondés à revendiquer un trop-perçu, étant donné qu'ils n'avaient pas droit à l'abattement demandé.
> "Leur demande de restitution de trop-perçus de cotisations primitives... ne peut en tout état de cause qu'être également écartée comme non fondée."
Interprétations et citations légales
1. Régime micro-BIC : L'article 50-0 du Code général des impôts précise les conditions d'application du régime micro-BIC, notamment les plafonds de chiffre d'affaires. La cour a interprété que ces plafonds s'appliquent indépendamment de la structure juridique de l'entreprise, y compris pour les indivisions.
> Code général des impôts - Article 50-0 : "Les entreprises dont le chiffre d'affaires annuel... n'excède pas [32 000 euros pour l'année 2009, 30 100 pour l'année 2010, 32 600 pour l'année 2011]... sont soumises au régime défini au présent article."
2. Bénéfices industriels et commerciaux : La qualification des redevances en tant que bénéfices industriels et commerciaux repose sur la nature de l'activité exercée par les requérants, qui a été confirmée par le tribunal.
> "L'activité de concession de licence de marque commerciale exploitée par l'indivision... est susceptible d'ouvrir droit au bénéfice de l'abattement de 50 %... sous réserve du respect des plafonds de chiffre d'affaires."
3. Conditions de la société de fait : Bien que la cour n'ait pas eu besoin de statuer sur la question de l'existence d'une société de fait, elle a noté que les conditions pour établir une telle société étaient remplies, ce qui a des implications sur la qualification fiscale des revenus.
> "Les trois conditions de l'existence d'une société de fait sont réunies."
En conclusion, la décision de la cour a été fondée sur une interprétation stricte des dispositions fiscales applicables, confirmant que les requérants ne pouvaient pas bénéficier des régimes fiscaux favorables en raison de leur chiffre d'affaires dépassant les seuils légaux.