Résumé de la décision :
La société Air France a fait appel d'un jugement du Tribunal administratif de Paris, qui avait rejeté sa demande d'annulation d'une décision du ministre de l'intérieur lui infligeant une amende de 5 000 euros pour avoir embarqué un passager avec un passeport belge contrefait. Le 13 novembre 2018, la Cour a confirmé le jugement, considérant que les documents fournis ne répondaient pas aux exigences légales, et a rejeté la requête de la société.
Arguments pertinents :
1. Respect des obligations de vérification : La Cour rappelle à la société Air France son obligation de s'assurer que les passagers soient en règle par rapport aux documents de voyage. Selon le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 625-1, l'entreprise de transport peut être sanctionnée si elle embarque un étranger sans les documents nécessaires. L'article L. 625-5 stipule que l'amende ne s'applique pas si les documents présentés sont conformes : "lorsque l'entreprise de transport établit que les documents requis lui ont été présentés ... et qu'ils ne comportaient pas d'élément d'irrégularité manifeste."
2. Détection des inconsistances sur le passeport : La Cour a examiné le passeport en question et a constaté une anomalie manifeste : "la sécurité en encre ne varie pas, alors qu'elle doit changer de couleur." Cette irrégularité était évidente à l'œil nu, ce qui signifie que la société Air France n'a pas respecté son devoir de diligence dans la vérification des documents.
Interprétations et citations légales :
La décision repose sur une interprétation stricte des exigences légales en matière d'embarquement de passagers. Conformément au Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 6421-2, le transporteur doit s'assurer que chaque passager présente des documents de voyage valides. L'article L. 625-1 établit la responsabilité des transporteurs, et l'article L. 625-5 précise les conditions d'exonération de l'amende.
En particulier, la Cour a retenu que, même si le passager présentait un document délivré en bonne et due forme, cela ne suffisait pas pour annuler l'amende, étant donné que l'irrégularité était manifeste et devait être détectée lors de la vérification. La décision souligne l'importance d'un examen attentif et rigoureux des documents de voyage, les transporteurs étant tenus de respecter des normes strictes sur la vérification des passeports, en tenant compte des caractéristiques de sécurité qui pourraient révéler une contrefaçon.
En conclusion, malgré la présentation d'un document apparemment valide, la société Air France n'a pas pu prouver qu'elle avait respecté ses obligations de vérification, entraînant le rejet de sa requête et la validation de la sanction infligée par le ministre de l'intérieur.